dimanche 29 novembre 2009

Identité nationale ?




Le Lonzac a fait match nul contre Eygurande ! 1/1, les deux marqués par l'équipe du Nord !
On en parle et moque les presque auvergnats. Si ça avait été Chamboulive, les quolibets ancestraux seraient revenus. Les Monédières et le pays de Tulle, ce n’est vraiment pas la même chose, à 6 kilomètres près! Que dire des xaintricois, presque cantalous ou des coujous du pays de Brive ?

Je suis lonzacois.
Je me sens corrézien, comme Jacques Chirac qui sort juste de Chez Drucker, et par la grâce – et le hasard - de racines héritées de mes deux parents, et par l’émotion de revoir chaque vendredi apparaître au détour d’un virage mes montagnettes encore moussues bien fières sous le ciel noir d’un automne incertain. Les feuilles ont disparu sous le vent et les pluies de Toussaint ; On attend les bourgeons de Pâques aidés par quelques matches ruraux, une poussée tardive de cèpes et les dîners devant les bûches du cantou.

Demain, je retrouverai Austerlitz (et Léo Mallet), les quais de Seine, Notre Dame, le Louvre, le Boulevard Saint Germain et ses bistrots.
Je suis parisien depuis bien longtemps par la grâce du succès de mon père et des racines marcottées dans les cours de la communale de la rue Saint Sébastien et du lycée Carnot.

Longtemps j’ai pris l’avion de bonne heure, par la grâce de mon métier et les bienfaits du progrès technologique. Je deviens américain à New York ou Miami – pour quelques jours ! -, j’ai envie d’être italien à Rome, besoin d’être européen et me sens parfaitement séné gaulois en débarquant à Dakar.

Je ne ressens pas plus l’envie de participer au débat sur l’identité nationale que de me soumettre au gripatton de madame Bachelot !

Un débat sous forme de « focus groups » animés par des préfets enifopés où seront testés les éléments et les valeurs de l’identité nationale - de notre histoire à nos crus - comme sont déterminées et réglées les qualités attendues d’un yaourt dans n’importe quelle étude marketing. Un débat à terminer le 31 janvier pour conclusions le 4 février – efficacité oblige ! – quand il semble que notre culture et notre état ont été façonnés depuis plus de deux millénaires dans des confrontations intimes quotidiennes dont les moindres n’ont pas été l'engouement pour Asrérix et le recensement de nos fromages.
Critères et précipitation se substituent une fois encore à l’appréciation sensible et au profit de la réflexion. Même en 2001, monsieur Besson, il faut neuf mois pour faire un petit français.

Si vous n’avez pas la réponse, vous auriez du refuser un portefeuille dont vous ne comprenez pas le libellé. Pourtant aucune péniche affrétée n’a tenté de vous reconduire vers vos terrains originels ! Si vous voulez connaître mieux l’ « identité nationale », observez nous, bavardez, aimez nous … Mais ne nous le demandez pas, surtout par le biais d’un QCM !
Pour vous aider, quelques pistes : être français, ça n’est pas invoquer le devoir de réserve d’un écrivain (Pauvre Victor Hugo convoqué par le président dans son discours de La Chapelle en Vercors, pauvre Camus) et décréter des couvre feux lorsque la pédagogie a échoué !