dimanche 24 octobre 2010

http//Sarko.manif.fr



Sur le boulevard Saint Germain, d’incessants cortèges de CRS empinponnés, encouragés du sifflet par leurs collègues de la circulation, brûlent les feux sous l’œil amusé, et désabusé, des élégantes endimanchées attablées aux terrasses combles et ensoleillées du Flore et des deux Magots.

Quel bel automne !

Aucune émeute devant la station service du carrefour Bac-Raspail … Les cuves y sont pleines. La rue de Varenne, en principe toujours fluide pour ne jamais retarder un ministre en vadrouille, est fermée.
On y craint sans doute le jeune incontrôlable.
Les télés sont ailleurs qui stockent les images de la révolte.
Les sénateurs votent la réforme des retraites.
L’affaire Bettencourt suit son cours.
Les syndicats qu’on n’avait pas vus aussi unis depuis belle lurette se retournent naturellement vers les lieux et les cibles critiques qui font trembler les familles, la société et le pouvoir : les dépôts de carburant et les lycées.

Les piquets de grève et les manifs foisonnent, mais défile-t-on vraiment encore pour ce qu’il y a d’écrit sur les banderoles ? La société n’en peu plus. L’avenir proche inquiète lycéens et étudiants.
Etrange pays où il faut en découdre pour exorciser l’inévitable.
Il semble qu’en Angleterre le plan d’extrême rigueur, assez partagé, ait emporté l’adhésion raisonnable d’un peuple fataliste solidaire de sa reine, elle aussi résignée.
Les éditos gourmands et les multiples sondages le confirment : tout le monde sait qu’il faut une réforme, tout le monde comprend et soutient le « mouvement » et tout le monde veut que ça s’arrête au plus vite. L'énergie spectaculaire du Président ne freine guère sa chute - fatale ? - dans tous les baromètres.

Bien sur que la sortie d’une crise qui n’en finit pas de finir – et ça n’est pas fini - impose des mesures qui télescopent l’égoïsme rampant d’une société sans cap et sans illusion, sans projet alternatif et sans "grand timonier".
On serait même presque prêt à payer plus d’impôts !
Mais on renâcle à confier notre mise aux pales élites que l’époque nous propose.
Notre Président n’en finit pas de payer son coca au Fouquet’s. On ne se rapproche pas impunément du peuple en tutoyant un « pauvre con » anonyme au hasard d’une visite obligatoire, liturgique et télévisée.
Il ne suffit pas de fustiger le scandale, convoquer l’inacceptable, refuser d’être otage, invoquer la fermeté … autant de thèmes aux relents de campagne électorale, quand dans des temps aussi difficiles on peine a trouver, entre deux lapsus, dans les propos préfabriqués de nos éminences paralysées par l’échéance fantomatique d’un probable « remaniement », un quelconque soupçon de référence crédible au joli sentiment de solidarité.

Nos dirigeants ont un joli coup de pompe !

Il n’empêche, la mode de l’hiver risque de nous ragaillardir : il semble qu’on risque également une magnifique pénurie de tissu.
Chic !