dimanche 14 décembre 2008

Des nouvelles du cantou


Le « Cantou » corrézien est une grande cheminée dans laquelle on s’assoit de part et d’autre du foyer de l’âtre. On en trouve dans chaque maison. La soupe y chauffait toute la journée. Aujourd’hui, le soir on y fait griller les châtaignes. On y passait les veillées en racontant des « gnorles » et discutant les évènements du village. Une vache a vêlé, le facteur est parti, la fille du sabotier tourne autour du jeune instituteur … Une sorte de « talk show » à l’ancienne en très « prime time » à l’audience limitée mais à l’intérêt certain.
Mon cantou bénéficie de deux « fenétrous », à peu près de la taille d’une télé des années 60, donnant sur la rue principale. On y repère sans être vu derrière les murs profonds de la maison les mouvements du bourg, les écarts dans les habitudes, la fréquentation du bar et les rencontres improbables. La Marie n’est pas encore montée ce matin. « Que tourna, quer d’atchi … », que fait-il, celui-là ? En quelque sorte l’ancêtre de la caméra invisible, de surprise-surprise ou mieux, de la téléréalité !
Ca réchauffe et ça calme de ne constater qu’au fond rien ne change hors les technologies supports de nos fantasmes.

Aucune nouvelle du canton cette semaine. Rien. La neige tombe à gros flocons. Une épaisse couche étouffe tous les bruits. Le rouge-gorge s’approche des maisons. Le glas sonne à trois heures les obsèques d’une grand-mère d’un hameau voisin. Comme chaque fois tous les habitants suivent le cortège encore plus silencieux que d’habitude jusqu’au petit cimetière. Un peu de mouvement dans la rue, et un peu de pratique dans les cafés désertés pour cause de frimas. « La pauvre, elle a bien eu une drôle de vie … »
Le chasse neige inhabituel en décembre dans ces contrées tente de rendre la circulation possible. On n’est pas non plus à Val d’Isère !

Le journal n’apprend pas grand-chose. L’ancien président du Nasdaq a brûlé quelques cinquante milliards. La famille Bettancourt se déchire pur un tout petit milliard. Bon, de nos jours, les milliards, ça va ça vient. Et puis, on en retrouve tout de suite, dès qu'on en a besoin !
Grace à la présidence française – et pour la dernière fois, qu’allons nous devenir ? – l’Europe s’est accordée pour sauver la planète …
Les mots qui rassurent les français, selon une étude récente, seraient Livret A, BCE (Banque centrale européenne), et Obama.

Ici, ce serait plutôt « cantou », hiver (y a encore des saisons),RMI et Bonvoisin (Capitaine de l’équipe locale de rugby).

Aucun commentaire: