mercredi 3 décembre 2008

Scoop



David Pujadas au 20 heures de France2 – révolution du service public oblige - revient sur le drame de la famille d’Angleterre : Elisabeth aurait mis deux fois le même manteau et Philip ferait « reprendre » ses pantalons de 1957 !
Crise à la cour !
Mais l’info avait été révélée la veille dans le bon vieux « Monde » au sérieux irréprochable et relue sans scrupule par la malheureuse Annie Lemoine, chroniqueuse de Fogiel dans la matinale d’Europe1.
Enfin de l’info ! Mais entre nous qui s’intéresse vraiment aux toilettes de Buckingham ?

Crise dans les media où l’on en est réduit à reprendre in extenso le papier sans intérêt d’un confrère. Cynisme, flemme, conscience et endogamie. La radio fait de l’audience en parlant de la télé avec la quotidienne de Morandini. La télé « s’infiltre » dans les coulisses de la presse magazine – people certes, mais qui ne l’est plus de nos jours ? - qui promeut elle-même les vedettes – fussent elles fugaces et muettes – germées par la magie de l’audiovisuel. L’audimat est révélé en direct à madame Michu dans des émissions où on la met dans le secret. On nous lit le journal dans les revues de presse radiophoniques. Restons donc bien au chaud entre nous, le reste du monde ne nous intéresse pas plus qu’il ne s’intéresse à nous. Advienne que pourra. Les marronniers fleurissent en toute saison.

Attention ! Le lecteur, l’auditeur, le téléspectateur s’ennuient. Les non questions sempiternelles de Jean Pierre Elkabbach ne les amusent plus. Ils restent pour Canteloup ou Laurent Gerra, plus vrais et plus drôles que ceux qu’ils imitent et continuent d’acheter le Figaro pour le carnet, la nécro et le sudoku.

Pendant ce temps la publicité des enseignes de la grande distribution reviennent de la télé vers la presse quotidienne régionale. Et les citoyens se retrouvent entre eux, en tribus sur la toile où ils échangent, commentent et développent ce qui les intéresse. Vivent la proximité et les réelles affinités. N’est plus gogo qui veut. La ménagère de moins de cinquante, au cas où elle existerait encore, ne se laisse plus piéger.

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