lundi 10 mai 2010

Joyeux anniversaires



Joyeux anniversaires.

8 mai : anniversaire de la victoire de 1945.
9 mai : fête de l'Europe.
10 mai : anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
Sacré week-end !

Pendant les commémorations, la guerre financière continue, l’Europe ne se dépêtre pas de ses contradictions et les pays développés laissent toujours l’Afrique à l’abandon.

La Grèce est au bord de la faillite et les bourses mondiales re-dégringolent.
« Crainte de contagion »,
« Rumeurs sur l’Espagne : les marchés tremblent »,
« La crise de l’euro contamine Wall Street ».
Les malins de la finance sont à l’œuvre. Une erreur de saisie d’un opérateur – 16 milliards au lieu de 16 millions, une broutille par les temps qui courent – sème la panique sur les places.

Les manœuvres de Goldman Sachs sont mises à jour.
Comme il semble prendre avec sérieux les problèmes uns par un, les uns après les autres, Barak Obama, décidé à éradiquer le virus, vient d'entamer la bataille inévitable pour déjouer ce trop puissant ennemi. Malgré ce qu'on en pense ici, il pourrait bien gagner et livrer alors au reste du monde « développé » les recettes promises depuis plus de deux ans par les éminences occidentales et tous les G20 pour « une nouvelle régulation » ( !) du capitalisme financier, un colmatage des dérives et le retour à des règles plus conformes à la morale ordinaire, voire au pur bon sens.

Les commentateurs commentent, les experts expertisent, affirment que « tout ça » est sans doute exagéré, et que les marchés "sur-réagissent".
Mais il en est ainsi et les violents soubresauts signalent qu’aucune leçon efficace n’aura au fond été retenue des sérieux accidents de la bataille de 2008, de la faillite de Lehmann Brother et des sauvetages en catastrophe d’AIG et autres General Motors.
Les tuyaux sont encore salement encrassés.
La guerre n’est donc pas finie.

Pendant ce temps, les ministres européens, « au pied du mur », n’arrêtent pas de se concerter sur les mesures à prendre pour sauver la Grèce, l’Europe et l’Euro.
Ils vont tomber à force de se pencher sur les problèmes !
Les susceptibilités locales l’emportent sur l’efficacité et les impératifs de la solidarité. On glose sur la nécessité d’une unité politique européenne mais on attend encore les effets des promesses de Lisbonne.
« Yaka-Fauqu’on »

La palabre se prolonge. Les communiqués se succèdent, plus édulcorés les uns que les autres, diplomatiques et stériles.
« Bruxelles redoute l’impact de la crise financière sur la croissance ». Tiens donc !
Faut-il tant d’intelligents pour émettre enfin un tel constat ?
Jean Claude Trichet reste zen, droit dans ses bottes.
« CA n’est pas du ressort de la BCE ». Bon !
Au moins ne promet-il plus, exceptionnellement, la fin de la crise pour dans trois semaines.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, notoirement en désaccord, écrivent cependant ensemble aux Présidents de l’Europe et de la Commission … On croyait que, dans les cas graves, ils savaient se téléphoner ! A qui vont ces texto ?
Peut-être à la presse, histoire de rassurer le petit peuple.
Scumann, réveille toi, ils sont toujours aussi fous.

Les électeurs anglais, facétieux et sans doute lassés comme chez nous des politiques de tout poil envoient tout le monde, de droite, de gauche et du centre s'empoigner à Downing street. Inédit !
En France, François Fillon - qui avait pourtant en son temps suggéré que la France pouvait être en faillite - refuse de parler de rigueur. Que serait donc un plan de rigueur !

Alors, devant tant d'occupations, quand voulez vous qu’on s’occupe de l’Afrique ?

Joyeux anniversaires !

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