mardi 14 décembre 2010

Qu'importe !



Cet avant dernier pré-weekend de Noel, si banal et ensoleillé qu’on aurait du féliciter Météo France de nous l’avoir ainsi annoncé aurait été bien morne sans le « dérapage » presqu’ordinaire de Marine le Pen : on reparle du Front National et Mélanchon réapparait …

La chronique hebdomadaire nourrit nos colonnes et nos écrans.
On n’en a plus que pour dix huit bons mois, cinq centjours et quelques …

François Fillon et Jean-François Copé en ont aussitôt appelé à l’ « union sacrée »contre tous les autres, sous l’œil déterminé du Président contemplant sa cote historique d’impopularité.
Jean Louis Borloo, et ses 800 convives d’un banquet républicain qui n’a bien sur rien à voir avec une quelconque intention politique, avait ouvert le bal vendredi soir.
Martine – le souci d’un respect scrupuleux du calendrier socialiste cacherait-il une superbe indécision ? - et Ségolène – fraîchement auto déclarée candidate à la candidature – affichent belle entente et bises sur fond d’égalité « réelle ». L’alliance semble incertaine. A quand l’iso-réalité d’une véritable égalité ?
A la surprise générale François (encore !) Bayrou aura été réélu triomphalement président à vie de son mouvement propriétaire, dont on ne recense plus les adhérents...
Benoît Hamon a redécoré son bureau d’une affiche du « No Reform Tour » des Thugs.
Arnaud Montebourg a passé un dimanche tranquille auprès d’Audrey, enfin astreinte à domicile pour cause de candidature quasi-conjugale – l’aurait-il fait exprès ? -
Dominique de Villepin se tait.
Christine Boutin aussi.
Laurent Fabius reste en réserve.

DSK – qui n’en peut plus de ne pas savoir s’il croit vraiment en avoir envie – s'en tient à la promesse faite à nos amis d’outre Rhin de finir son mandat. Il n’a pas encore répondu à l’offre de Ségolène pour Matignon. Qui sait ?

Coluche, reviens.

François Hollande parcourt les routes corréziennes et rencontre ses administrés, du marché de Tulle à la petite église à restaurer de Viam, village héros des épopées locales de Richard Millet. Il ne pourra pas aujourd’hui passer dans tous les marchés de Noël qui fleurissent sur les places des villages du département. Mais il les aura tous visités avant les prochaines cantonales

Qu’importe.
Selon « La Montagne », Denis Tillinac aura déclaré vendredi aux auditeurs d’un débat tulliste sur l’identité nationale : « pour gouverner la France, mieux vaut être passé par la Corrèze que par Washington ».
Certes la Corrèze, avec sa Riviera sur les rives de la Dordogne, sa métropole briviste et ses tentations aquitaines dans l’Yssandonais, les escarpements montagnards des cantons de Xaintrie et la rudesse du haut pays des Monédières et du plateau offre une vraie petite maquette de la France. Avec une différence sensible : tous les particularismes locaux s’effacent lorsqu’il faut affronter l’ « Etranger » même venu de l’intérieur.
Cela dit, un voyage d’étude en FMI peut-il nuire par ces temps de mondialisation ?
Enfin, la France et ses fromages indénombrables est-elle vraiment gouvernable par quiconque, hors, évidemment, le Général de Gaulle, dont les mânes sont si souvent convoquées ces temps-ci ?

Qu'importe !
Le corps électoral dans sa sagesse décadaire votera vraisemblablement, une fois encore, pour les promesses symboliques d’un homme ou d’une femme dont il sentira qu’il joue sa vie dans l’aventure. Désespéré par les échecs des chefs et des camps successifs – y peuvent-ils quelque chose ? - peut être sera-t-il tenté par une nouveauté, autre chose...

Qu’importe !
Les sondages l’ont annoncé urbi et orbi. DSK a déjà gagné !
Avant même de s’être déclaré. Et peut-être pour ça.
Les sondés confirmeront ils quand il sera candidat ?
On se souviendra avec intérêt et lucidité d’une légendaire Une du « Monde », fin novembre 1994 où l’un des papes d’alors de la prévision électorale et des études d’opinion, Jérôme Jaffré, signait :
« pour l'opinion, l’élection présidentielle est déjà jouée » … au profit d’Edouard Balladur !

jeudi 2 décembre 2010

Transparences et déballages


Wikileaks ne raconte rien d'autre que ce que nous savions déjà ! Il n'empêche, le déballage inquiète, comme si derrrière tant de banalités se profilaient tous les secrets et les mystères d'un monde qui s'évanouit à force de s'exhiber ... Ne serait-ce que le monde de Wikileask ?

Encore une fois, Daniel Ruiz, l'éditorialiste de "La Montagne" le raconte tellement bien dans sa livraison du 2 décembre :

"Brèves de Polichinelle


Jour après jour, la chronique des potins du monde alimente nos curiosités goulues de minuscules révélations que l’on nous présente comme des brûlots mais dont on a désamorcé tous les détonateurs. Fallait-il tout ce tapage pour nous apprendre que Nicolas Sarkozy est autoritaire et pro-américain, que DSK n’a guère de sympathie pour Ségolène Royal, qu’Angela Merkel est triste comme un bonnet de nuit, que Berlusconi n’aime rien tant que la gaudriole et que notre Rafale est invendable… Non bien sûr et c’est un curieux paradoxe que de voir des journaux servir la caution à un site expert en autopromotion sur des informations mille fois écrites et expliquées à leurs lecteurs.


D’autres s’offusquent de ce déballage en place publique des coulisses de la diplomatie, volées par un informaticien aussi malin que mal intentionné. À croire que les équilibres du monde vont s’en trouver bouleversés. Sans doute la publication des télégrammes agacera-t-elle quelques susceptibilités. Mais à lire et relire les livraisons de scoops de polichinelle on comprend que l’argument de la transparence n’est que le prétexte à un déversement exhibitionniste d’indiscrétions au service d’intérêts qui eux sont bien tenus secrets.
Les contre-pouvoirs, pour rester crédibles, ne doivent pas se départir de leurs codes déontologiques, ni oublier de toujours séparer le bon grain de l’ivraie. L’éthique est souvent l’alliée de la pugnacité contre les manipulations de la vérité et les abus du secret d’État. Informer ce n’est pas être à la remorque d’un site Internet qui confond la liberté d’expression avec la diffusion de cette espèce de recueil de brèves de café du commerce. Les coulisses ne sont que les coulisses et WikiLeaks un avatar d’Internet dont on découvrira peut-être un jour qu’il a été instrumentalisé.
Heureusement la guerre et la paix ne dépendent ni d’un petit lapin poursuivi à travers un salon doré ni d’un canapé accueillant à Washington. L’intérêt principal de cette opération à grand retentissement sera, peut-être, d’ouvrir une vraie réflexion sur les métiers de l’information. Et de
vérifier une fois encore que la distance et le respect de l’autre sont d’autres formes d’expression.
Le silence aussi."

Alors, Silence !

vendredi 26 novembre 2010

Où est passé Monsieur Bernard




Il fait froid,
Il fait soleil.
Il fait dur.
Jean Pierre, le kiosquier du 186 ouvre tout juste son légendaire établissement, livrant ainsi aux fous de l’aube leur drogue médiatique quotidienne, un coup de clochette rituel et le point métaphysique nécessaire à la bonne conduite de cette nouvelle journée.
Où est Monsieur Bernard ?

Des passants frigorifiés engoncés, engantés et enchapeautés filent sur le boulevard Sain Germain, pressés,  inattentifs, pour s’entasser plus loin, sur les terrasses brasérisées du Flore et des Deux Magots. Quelques feuilles congelées prématurément tiennent encore aux branches des platanes.
Ce soir les fades lueurs des leds bleues de Noël entretristeront le ciel germanopratin.
Deux japonaises cherchent la rue de Grenelle ou le métro Bac.
Les étudiants de médecine envahissent la rue …
Où est Bernard ?

On ne croisera plus la fière et frêle silhouette de Monsieur Bernard.
Veste de toile bleue et casquette grise vissée sur la tête, sa sacoche alibabesque de cuir fauve, un improbable mégot pré roulé coincé-collé  aux lèvres, il arpentait sans relâche les rue de l’ancien pré aux clercs, Jacob, Saints-Pères, Dragon. Il avait installé son siège social près du kiosque de Jean-Pierre, l’hiver sous la bâche et l’été devant les couvertures aguicheuses. Il y jonglait avec talent, deux bouchons, un bout de ficelle et trois cigarettes. Les commentaires fleuraient le sens populaire. Ségolène et Nicolas avaient se faveurs.

Il attendait la Révolution, la vraie. Il tenait commerce entre autres de chromos oubliés, de tableaux délaissés, de cendriers inédits et de littérature d’un autre temps, parfois aux limites d’une licence depuis longtemps explosée. Il nous reste ainsi d’authentiques catalogues de la manufacture d’armes de Saint-Etienne.
Il traitait ses clients, Monsieur Bernard.

Au retour de Septembre, Monsieur Bernard avait beaucoup maigri.
Il s’est évanoui.
Sans doute au paradis blanc des sages.
Et le Kiosque s’ennuie.
Rien n’y fait. Les vitrines de fête de Ralph Lauren et  Burberry, les nouveaux immigrés. Le Marché de Noël de la place. Les lumières orphelines.
Avec  Monsieur Bernard, c’est un peu de l’âme du Kiosque et  des gènes du boulevard qui part.


lundi 15 novembre 2010

pfuuuiiiittttt !!!!!!



Coup de chance pour les chaines d’information en continu, en ce dimanche morose, vide et pluvieux d’un morne automne : on attend un nouveau gouvernement.
Les commentateurs suggèrent un coup de théâtre pour une nomination tellement attendue, faussement dramatisée aux prémices d’une triste nuit en plein coeur d'un week end crachouineux de novembre.
Quand même, juste avant le journal télévisé.

Coup de théâtre ! Quand l’argument est éculé et le texte incertain, seule la mise en scène peut encore sauver la pièce.

Les journalistes de garde de LCI, BFM et autres I-TV n’ont cessé d’invoquer au cours de ce dimanche après-midi une annonce imminente – bien longue imminence pour trop peu d’éminences – et débattre en tirant à la ligne d’une équipe ni encore constituée, ni encore annoncée.

Seul et unique, encore une fois, l’indispensable Michel Drucker en recevant Laurent Gerra peut se prévaloir d’avoir en avant première recueilli les voix de tous les futurs ministres.

L’ « hypérisme » change de rive, de l’Elysée et Matignon, et ne nous offre guère de surprises. Le suspens était largement éventé et la longue liste des ministres dément le resserrement espéré d’une équipe de combat. Les syndicats pourront continuer à chanter la "salsa du Fillon". On salue l’arrivée essentielle de Philippe Richert, l’un des inconnus nécessaires que personne n’avait prévus. On se réjouit plus sérieusement, pour la planète et pour elle, du retour de NKM à l’écologie. Aucune oraison n'accompagne la disparition d'Hervé Novelli. On est enfin très ému d’accueillir – c’est une première - un couple, MAM et POM, autour de la table du conseil des ministres.

Dans le grand restaurant de la gastrono-politique française, le « chef » Nicolas entend conserver toutes ses étoiles. Manifestement, la brigade de l’Elysée reste aux fourneaux. Hors peut-être quelques nouveaux plats de saison, la carte ne changera pas. Jean Louis Borloo aurait modifié la déco. On vient de confirmer François Fillon, l'inusable directeur de salle, qui garde lui-même pour l’essentiel les mêmes chefs de rangs … Quelques nouveaux serveurs. Assez pour que le client anonyme, le citoyen inconnu risque de trouver enfin dans l’établissement l’amélioration tant attendue de la qualité du service ?

Les résultats du « test consommateur » seront sans doute disponibles autour de mai 2012 !

samedi 13 novembre 2010

Feuilles mortes


Automne 2010.
De belles étoiles luisent dans le ciel corrézien.
Les rayons rasants embrasent les hètres et les charmes …
On a pris le café aux terrasses des cafés et sur les patios des maisons.
On a entamé les dernières marches sous le soleil de novembre.

Hier, une petite foule des parents et amis formaient en ce vendredi matin un lent cortège serré de parapluies multicolores derrière le vieux corbillard.
Il fait sombre.
Il fait froid.
Une fine pluie estompe l’horizon.

Hier, quelques villageois presque nombreux étaient réunis autour des édiles, des drapeaux et des pompiers, vieux et jeunes. Les enfants des écoles ont lu le message du secrétaire d’Etat et écorché les noms pourtant familiers, parfois celui de leurs familles ou de leurs voisins, inscrits sur le monument au mort érigé dans la cour de la mairie du village.
Un baffle discret éraille la Marseillaise.
Le discours ministériel évoque les manifestations d’étudiants de novembre 1940.
La télévision et la presse nous auront reparlé à l’envi du général de Gaulle, disparu il y a quarante ans. Comme ils avaient sur-couvert l’anniversaire du 18 juin.

Comme si en ce 11 novembre, quand les derniers témoins de la Grande Guerre ont tous disparu, quand la mémoire alors s’efface devant l’histoire, quand l’humeur épouse le climat, on s’accrochait aux lointains souvenirs d’une certaine grandeur de la France.
Nostalgie.
Puise-t-on dans la nostalgie les ressorts du rebond ?

Les routes luisent sous les feuilles dorées que le vent et le crachin arrachent aux branches grises. Les terres lourdes et rouges reflètent les ocres des grands arbres rouillés.

Le Président file à Séoul étrenner son nouveau destin mondial.
La guerre des monnaies est elle une guerre ?
Le gouvernement de François Fillon vient de donner sa démission.
Retraite ?
Aucun commentaire autour de la choucroute géante de l'union sportive lonzacoise, où la fête bat son plein.
Qui – hors les media, bien sur - s'émoustille encore réellement de l'attente d'un nouveau gouvernement ?

Les feuilles mortes ...
Sur fond de lavis brun, le décor se décroche

dimanche 24 octobre 2010

http//Sarko.manif.fr



Sur le boulevard Saint Germain, d’incessants cortèges de CRS empinponnés, encouragés du sifflet par leurs collègues de la circulation, brûlent les feux sous l’œil amusé, et désabusé, des élégantes endimanchées attablées aux terrasses combles et ensoleillées du Flore et des deux Magots.

Quel bel automne !

Aucune émeute devant la station service du carrefour Bac-Raspail … Les cuves y sont pleines. La rue de Varenne, en principe toujours fluide pour ne jamais retarder un ministre en vadrouille, est fermée.
On y craint sans doute le jeune incontrôlable.
Les télés sont ailleurs qui stockent les images de la révolte.
Les sénateurs votent la réforme des retraites.
L’affaire Bettencourt suit son cours.
Les syndicats qu’on n’avait pas vus aussi unis depuis belle lurette se retournent naturellement vers les lieux et les cibles critiques qui font trembler les familles, la société et le pouvoir : les dépôts de carburant et les lycées.

Les piquets de grève et les manifs foisonnent, mais défile-t-on vraiment encore pour ce qu’il y a d’écrit sur les banderoles ? La société n’en peu plus. L’avenir proche inquiète lycéens et étudiants.
Etrange pays où il faut en découdre pour exorciser l’inévitable.
Il semble qu’en Angleterre le plan d’extrême rigueur, assez partagé, ait emporté l’adhésion raisonnable d’un peuple fataliste solidaire de sa reine, elle aussi résignée.
Les éditos gourmands et les multiples sondages le confirment : tout le monde sait qu’il faut une réforme, tout le monde comprend et soutient le « mouvement » et tout le monde veut que ça s’arrête au plus vite. L'énergie spectaculaire du Président ne freine guère sa chute - fatale ? - dans tous les baromètres.

Bien sur que la sortie d’une crise qui n’en finit pas de finir – et ça n’est pas fini - impose des mesures qui télescopent l’égoïsme rampant d’une société sans cap et sans illusion, sans projet alternatif et sans "grand timonier".
On serait même presque prêt à payer plus d’impôts !
Mais on renâcle à confier notre mise aux pales élites que l’époque nous propose.
Notre Président n’en finit pas de payer son coca au Fouquet’s. On ne se rapproche pas impunément du peuple en tutoyant un « pauvre con » anonyme au hasard d’une visite obligatoire, liturgique et télévisée.
Il ne suffit pas de fustiger le scandale, convoquer l’inacceptable, refuser d’être otage, invoquer la fermeté … autant de thèmes aux relents de campagne électorale, quand dans des temps aussi difficiles on peine a trouver, entre deux lapsus, dans les propos préfabriqués de nos éminences paralysées par l’échéance fantomatique d’un probable « remaniement », un quelconque soupçon de référence crédible au joli sentiment de solidarité.

Nos dirigeants ont un joli coup de pompe !

Il n’empêche, la mode de l’hiver risque de nous ragaillardir : il semble qu’on risque également une magnifique pénurie de tissu.
Chic !

lundi 28 juin 2010

L'inventaire de travers : bravo Daniel



On ne va peut être pas définitivement ranger nos crayons, mais quand même ! Pouvait-on mieux raconter l'état de notre grand et beau pays que le fait ce matin, Daniel Ruiz dans son éditorial de "La Montagne" :

Un inventaire long comme les
lacets de chaussures de Roland
Dumas, le souvenir des pots de
vin de l’affaire Aranda, une
vieille dame trop riche et ses
rêves fanés de starlette, un
photographe aux objectifs pas
bien nets, un père la rigueur à
Matignon qui n’aime pas les
bavures et une mère la morale
en mission prise la main dans
la confiture, un ministre de l’argent
trésorier de parti et sa
femme imprudente pas encore
partie, une présidente des discriminations
qui double son
salaire, des leurres bleus escortés
par les motards et des mauvais
joueurs trop bavards, un
mélange des genres et des
chiens pas encore lâchés, un
hallali qui va bientôt commencer…
Et un raton donateur.

Une secrétaire d’État à la
banlieue logée dans les beaux
quartiers et une République
trop bonne fille, un radin fumeur
de cigares et un trader
malin bientôt derrière les barreaux,
un ministre du travail
bientôt en retraite et une réforme
mal engagée, la légion
d’honneur à un gestionnaire de
fortune parce qu’il le vaut bien,
un hér itier connu pour ses
chasses au lion et des financiers
spécialistes de l’évasion,
un secrétaire d’État à la coopération
qui se croît tout permis…
Et un raton profiteur.

Un majordome qui ne prend
pas de gants et une histoire à la
Sagan, un ancien Premier ministre
qui tire des ficelles et un
croc de boucher qui attend son
heure, une nuit dans les cités et
un fort en gueule mis au frais,
des états généraux du foot pour
les amateurs et des privilégiés
en grève, un mélange des genres
et des propos douteux que
l’on échappe, des expulsions de
sans papiers d’identité et un
débat arrêté, des humoristes
remerciés pour des abus de
mots… Et un raton moqueur.

L’alibi d’une liste de tricheurs
en Helvétie pour servir de parapluie,
des avions hors de prix et
des actes qui sans cesse contredisent
les paroles, des appuis
trop pressants et des conflits
d’intérêts gênants, des chevaliers
blancs et des dossiers
noirs, un ministre du Budget
qui affirme la loi pour tous et
des salariés qui demandent
qu’on mette les pouces, des
questions qui mér itent au
moins d’être posées… Et un raton
fraudeur.


Bravo, Daniel

dimanche 20 juin 2010

Anelka : entendu, vu, pris



Nicolas Anelka aura donc assurément manqué de contrôle, en injuriant en termes fleuris - des insultes au ras des pâquerettes - inacceptables Raymond Domenech, comme n’importe quel petit voyou admoneste dans la rue quiconque dont la tête ne lui revient pas ! Parce qu’il est sur son chemin ou lui refuse une cigarette … Parce que les dérives de la société le lui autorisent.

Insolence, irrespect, violence : les nouvelles formes du dialogue ordinaire !

Raymond Domenech n’a pas réagi, mais il a sorti Anelka du terrain, ultime recours de sa maigre autorité déchue, dernier geste d’un pouvoir devenu stérile.

On tente alors de dénoncer le traitre, celui par qui le scandale serait arrivé ! Sans lui, rien ne se serait su, et le bal des hypocrites à plusieurs gros millions d’euros aurait pu se poursuivre. Il lui a peut-être fallu plus de courage qu’on ne croit pour briser l’omerta. Si c’était un héros, lassé de collaborer.

Les dirigeants qui, là encore ne dirigent plus rien, mais sont obligés de communiquer ( !) se contredisent à l’envi, paralysés dans l’écheveau mêlant l’équipe aux engagements commerciaux, les sponsors et les droits télé, les intérêts des ligues et des fédérations, les devoirs envers la jeunesse et le pays et le souci essentiel de préserver les dernières apparences de moralité.

Sans jamais évoquer le sens de l’honneur ni le respect de l’autre, sans jamais suggérer de quelconques responsabilités. Pendant ce temps le public, le vrai, les supporters, les amateurs sincères de foot, les bénévoles des clubs de toutes tailles et les jeunes qui arboraient fièrement le maillot de leur équipe sur le stade du village sont tristes, déçus, en colère, trahis, sonnés, désenchantés et honteux devant tant de désinvolture et de mépris dorés.

« Pas vu, pas pris » avait-on entendu lors de l’ « affaire » de la main de Thierry Henri.

Anelka, c’est « entendu, vu, pris ».

Les philosophes et les moralistes ont du travail.

vendredi 18 juin 2010

18 Juin : Appel du Lonzac !



"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des gouvernements occidentaux, ont formé un G20.

Ce G20, alléguant la défaite face au monde de la finance, tente de le « réguler »

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force et l’imagination des banquiers

Infiniment plus que leur nombre, ce sont leur puissance financière et leur inventivité qui nous font reculer. Ce sont leur puissance financière et leur inventivité qui ont surpris nos dirigeants au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a de vaste réserves derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Europe qui tient l’Euro et continue la lutte. Elle peut, utiliser sans trop de limites l'immense soutien des Etats-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par les puissances de l’argent, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une imagination supérieure. Le destin du monde est là.

Actuellement au Lonzac, j'invite les Français du monde entier, avec courage et détermination, j'invite les entrepreneurs et les salariés - et tous les autres - à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai sur "Je vous embrousse très fort".

Bon, d'accord, je n'ai pas pu m'en empêcher ... Il suffisait de remplacer dans le texte historique "les forces armées" par "les puissances financières" ...
Etrange ?

lundi 14 juin 2010

Comme un parfum de Résistance




32 pleines pages - avec un peu de pub - sur « De Gaulle, un français libre » dans la livraison du week-end du Figaro Magazine. Jusque là, tout est normal. Le nouvel Observateur avait jeudi tiré le premier : la couverture et 20 pleines pages sur « La face cachée de l’homme du 18 juin, De Gaulle intime ».

Deux semaines de suite, le Figaro littéraire annonce quelques dizaines d’ouvrage parus sur l’homme et juin 1940 ; Dans la vitrine de la librairie Gallimard, boulevard Raspail, plus de soixante titres se télescopent, distraient et troublent le bibliophage consciencieux, qui ne sera pas plus en paix à l’Ecume des pages et chez les autres libraires. Pas un soir sans Le Général en prime time. Fictions, documentaires, rétrospectives témoignages et débats dégoulinent de la Une à la X. On organise des castings et des concours pour désigner le meilleur De Gaulle ! Comme pour Elvis, Johnny ou Claude François ; on annoncerait presque une grande tournée à venir !

Dans la presse, l’espace consacré à l’homme du 18 juin empiète sur les aventures de l’équipe de France de foot, curieusement discrète et prive le lecteur du débat du moment sur la réforme des retraites, ce qui peut en arranger certains. En attendant, on inscrit les « Mémoires de guerre » au programme du prochain bac littéraire, ce qui ne manque de déclencher un de nos bons vieux tollés syndicaux à la française.

Dans un malicieux roman, Le retour du Général, Benoît Duteurtre imagine un nouvel appel, lors d’un piratage télévisuel, – 2010 oblige, il aurait pu utiliser Facebook – de l’immortel père idéal pour la « grandeur de la France » confrontée aux urgences de la mondialisation.

Jean Michel Ribes prépare pour la rentrée du Théâtre du Rond-point la prochaine sortie de ses « Rire de résistance ». Dans chaque sous préfecture Les associations et les sociétés savantes organisent conférences et colloques sur la Résistance et ses figures. Le Monde organisait lundi dernier une rencontre avec Edgar Morin, le – presque seul – dernier intellectuel français, « Eloge de la résistance » ou « comment résister, au temps de l’Occupation, mais aussi aujourd’hui, à l’heure de la colonisation des territoires et des imaginaires » quand il faut « épouser les combats de son temps ».

L’appel du 18 juin aura sans doute été de ces quelques très rares évènements – on les compte sur les doigts d’une main – cruciaux et fondateurs. Quand l’histoire forge la mythologie. Nous en commémorerons vendredi le soixante dixième anniversaire. On en avait moins fait pour les soixante ans. Que mérite cette avalanche de précipiation mémorielle ? Le vieillissement des témoins, la persistance du recours au gaullisme aseptisé aux contraintes de la politique spectacle, le terrible manque d’imagination des éditeurs et autres producteurs ?

Ou le désarroi d’une société déprimée paralysée par l’absence de perspectives et/ou la recherche désespérée d’une incarnation charismatique !

samedi 22 mai 2010

Fissures



Le Sénat américain a donc approuvé le projet de régulation financière de Barack Obama.

Rien n’est bien sur encore gagné, et il faudra sans doute encore beaucoup d’énergie au Président américain pour aboutir, comme il lui en a fallu pour imposer sa loi sur l’assurance-santé.
Mais quand même ! Deux promesses électorales, deux profondes réformes, deux solides batailles, et deux victoires. Malgré les pronostiques les plus sceptiques des commentateurs de tous horizons et des Cassandre hexagonaux, qui ne décident finalement plus de tout dans le monde. Malgré les pressions organisées des grands « lobbies » si actifs et puissants du côté de Washington.

Chapeau l’artiste ! Qui engage ses combats les uns après les autres, avec calme – apparemment – et sang froid. Contraint à la manœuvre – il ne peut tolérer la puissance démesurée des établissements financiers – il affronte obstinément l’ennemi avec une rare agilité politique. Les observateurs des GXXX n’auront qu’à enregistrer ! On pourrait avec bonheur s’inspirer ailleurs de la méthode.
L’Amérique ne sera plus jamais tout à fait la même. Deux piliers du libéralisme-roi s’y fissurent. Survivra-t-elle à de tels changements d’ADN ?

Et redeviendra-t-elle le leader respecté d’une planète apaisée ?

Avant que les sociétés occidentales, qui ne laissent de s’enfoncer dans la dépression et organisent soigneusement leur résistance à la recherche d’une lueur d’espoir, d'un modèle possible ou d'un sauveur providentiel ne se réveillent trop brutalement.

Ici, les marchés ne semblent pas avoir été convaincus par les mesures d’une Europe désarticulée pour sauver un euro bien fragile.On bavarde à loisir de l'âge de nos retraites.

Heureusement qu’un long, chaud et beau week-end ensoleillé s’annonce, orné d’une nouvelle défaillance de la SNCF et du démarrage des internationaux de France à Rolland Garros. Qui emportera la palme à Cannes, où les bioutifoules people auront oublié sur le velours rouge et le temps et l’époque?

Vivement le tour de France et joyeuse Pentecôte.

lundi 10 mai 2010

Joyeux anniversaires



Joyeux anniversaires.

8 mai : anniversaire de la victoire de 1945.
9 mai : fête de l'Europe.
10 mai : anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
Sacré week-end !

Pendant les commémorations, la guerre financière continue, l’Europe ne se dépêtre pas de ses contradictions et les pays développés laissent toujours l’Afrique à l’abandon.

La Grèce est au bord de la faillite et les bourses mondiales re-dégringolent.
« Crainte de contagion »,
« Rumeurs sur l’Espagne : les marchés tremblent »,
« La crise de l’euro contamine Wall Street ».
Les malins de la finance sont à l’œuvre. Une erreur de saisie d’un opérateur – 16 milliards au lieu de 16 millions, une broutille par les temps qui courent – sème la panique sur les places.

Les manœuvres de Goldman Sachs sont mises à jour.
Comme il semble prendre avec sérieux les problèmes uns par un, les uns après les autres, Barak Obama, décidé à éradiquer le virus, vient d'entamer la bataille inévitable pour déjouer ce trop puissant ennemi. Malgré ce qu'on en pense ici, il pourrait bien gagner et livrer alors au reste du monde « développé » les recettes promises depuis plus de deux ans par les éminences occidentales et tous les G20 pour « une nouvelle régulation » ( !) du capitalisme financier, un colmatage des dérives et le retour à des règles plus conformes à la morale ordinaire, voire au pur bon sens.

Les commentateurs commentent, les experts expertisent, affirment que « tout ça » est sans doute exagéré, et que les marchés "sur-réagissent".
Mais il en est ainsi et les violents soubresauts signalent qu’aucune leçon efficace n’aura au fond été retenue des sérieux accidents de la bataille de 2008, de la faillite de Lehmann Brother et des sauvetages en catastrophe d’AIG et autres General Motors.
Les tuyaux sont encore salement encrassés.
La guerre n’est donc pas finie.

Pendant ce temps, les ministres européens, « au pied du mur », n’arrêtent pas de se concerter sur les mesures à prendre pour sauver la Grèce, l’Europe et l’Euro.
Ils vont tomber à force de se pencher sur les problèmes !
Les susceptibilités locales l’emportent sur l’efficacité et les impératifs de la solidarité. On glose sur la nécessité d’une unité politique européenne mais on attend encore les effets des promesses de Lisbonne.
« Yaka-Fauqu’on »

La palabre se prolonge. Les communiqués se succèdent, plus édulcorés les uns que les autres, diplomatiques et stériles.
« Bruxelles redoute l’impact de la crise financière sur la croissance ». Tiens donc !
Faut-il tant d’intelligents pour émettre enfin un tel constat ?
Jean Claude Trichet reste zen, droit dans ses bottes.
« CA n’est pas du ressort de la BCE ». Bon !
Au moins ne promet-il plus, exceptionnellement, la fin de la crise pour dans trois semaines.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, notoirement en désaccord, écrivent cependant ensemble aux Présidents de l’Europe et de la Commission … On croyait que, dans les cas graves, ils savaient se téléphoner ! A qui vont ces texto ?
Peut-être à la presse, histoire de rassurer le petit peuple.
Scumann, réveille toi, ils sont toujours aussi fous.

Les électeurs anglais, facétieux et sans doute lassés comme chez nous des politiques de tout poil envoient tout le monde, de droite, de gauche et du centre s'empoigner à Downing street. Inédit !
En France, François Fillon - qui avait pourtant en son temps suggéré que la France pouvait être en faillite - refuse de parler de rigueur. Que serait donc un plan de rigueur !

Alors, devant tant d'occupations, quand voulez vous qu’on s’occupe de l’Afrique ?

Joyeux anniversaires !

lundi 3 mai 2010

Que du bonheur !



Il fallait bien attendre quelques jours, après un tel hiver, pour que les clochettes enfin abouties du traditionnel muguet de mai puissent nous porter avec sérénité leurs promesses de bonheur.
Il fallait aussi qu’enfin naisse ce curieux dinosaure rose dont ma petite fille couvait l’œuf du regard depuis plusieurs jours …
Grand Père, pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ?
Va savoir … La terre a apparemment décidé seule des conditions de sa propre survie …

Bien sur, s’il y avait eu des écolos ils y a quelques centaines de millions d’années, les rues de nos villages seraient sans doute aujourd’hui peuplées de sympathiques ptérodactyles … Qui ne faciliteraient pas la circulation, mais …
Bien sur, les alarmes répétées et les querelles nanocosmiques occupent un monde en désespoir de causes.
La planète se rebiffe, du nuage islandais aux eaux du golfe du Mexique.

Et les hommes poursuivent avec une assurance inlassable leurs quêtes les plus utopiques, absurdes ou désespérées, des plus idéologiques aux plus cupides. Une bombe dans une voiture piégée défie les néons de Times Square, la faillite attendue de la Grèce annonce d’autres défaillances souveraines et la guerre sanglante désormais déclarée entre et Barak Obama et Goldmann Sachs pourrait bien préparer les mesures que notre Président n’aura qu’à s’approprier, lorsqu’il présidera un jour un GXXX pour l’instant terriblement silencieux.
Des guerres pour tenter de circonvenir un monde décidément bien complexe.
Qu’importe le nombre exact des manifestants à la Bastille.
On tire des feux d'artifice à Shangaï !

« Tout ça parce qu’au bois de Chaville, il y avait du muguet ! »
Pour souhaiter aux autres ce bonheur improbable et pour se dire qu’on s’aime.
Peut-être n’y a-t-il que ça qui compte ?
Peut-être est-ce la bonne manière d’entrer en résistance ?

Et pourquoi les clochettes blanches - que ne sont-elles rose - interdiraient d'être un peu fleur bleue ?
Que du bonheur !

dimanche 25 avril 2010

Résistance



Le printemps s’installe certainement.

Et l’on aura demain oublié la grande semaine du volcan et de ses pousières de particules qui auront paralysé le traffic aérien européen. Madame la terre se rappelle à l'attention de ceux qui pensaient que le seul principe de précaution les tenaient à l'abri des surprises ! Après l’évaluation, forcément approximative, incomplète et partiale des dégâts économiques, moindre bien sur que ceux du 11 septembre - dont nous nous sommes relevés - vient le temps du fantasme de la catastrophe planétaire : la dernière éruption fut en 1783, peu avant …
De la même manière, le tsunami avait des relents du grand incendie de Lisbonne.

Dans une récente interview de Max Gallo par le Figaro littéraire, à propos d'un ouvrage sur la débacle de 1940, si l'on s'amuse à remplacer « haut état-major militaire » par « gouvernement », « nazisme » par « spéculation financière », « avions et tanks » par « réserves financières », on trouve à peu près :
« LE FIGARO LITTÉRAIRE. - … peut-on dire qu'il y a aujourd'hui un consensus des historiens sur les causes du désastre ?
Max GALLO. - Les historiens sont d'accord sur un certain nombre de points. D'abord sur le fait que le gouvernement français n'a pas pris la mesure de la menace nouvelle que représentait la spéculation financière. Sarkozy et Lagarde avaient tendance à voir ce conflit avec les banques comme une réédition de celui de 1929. Il y a par ailleurs unanimité sur le fait qu'en termes de rapports de forces financières, en réserves et en fonds propres notamment, nous étions aussi bien armés que les banques."

C’est pour rire.

Mais imaginons un instant « la Crise » comme une guerre – et c’en est une – fulgurante, en 2008 entre les banques et les pays développés. Personne n’a gagné, mais personne n’a perdu, et les Etats restent sous la contrainte des institutions financières. La Grèce en sait quelquechose. Les résultats des banques resurgissent. Les indices boursiers repartent à la hausse et les bonus refleurissent. La cure de désintoxication n’a pas abouti. Les GXXX sont encore loins d'avoir restauré les « valeurs » ni installé les outils promis d’une nouvelle « régulation » et d'une "gouvernance" inspirée par la morale ordinaire.
Comment ne pas collaborer ?
Barak Obama sorti de sa bataille pour un plan social - à chaque jour suffit sa peine - semble déterminé à combattre la puissance arrogante des trop grands établissements financiers américains.

Les politiques et les économistes ont voulu voir en 2008 1929, 1973 ou 1993.
Et si nous étions effectivement en 1786 ?
Victimes de l'attentisme du règne de Louis XV.
Ou en 1940 ?
Victimes des certitudes du capitalisme financier.
Ou en 2010 ?
Une débacle !

La société dérive doucement entre ses peurs, ses incertitudes et trop de complexités.
Le divorce avec les élites de toute nature est consommé.
La guerre contre l’arrogance strictement financière n’est pas encore perdue.
L’opinion se déforme chaque matin et les fourmis d'humains entrent en résistance.

dimanche 18 avril 2010

Sparkling Spring



Dimanche matin dans une cour fleurie des bulbes du printemps. Thé ou café ? On bouge les tables. Les bourgeons des arbres colorent l’horizon d’un vert tendre tilleul translucide. Du lait froid, s’il vous plaît. Les enfants courent après un vrai ballon fraîchement repeint. Miel ou griottes ? Oiseaux. Les buis eux-mêmes ont l’air gai !

N’importe où. Normandie. Corrèze. Campagne. Mer. Iles ?

La place du village rebruit d’échos familiers, les terrasses retrouvent l’affluence des beaux jours, voisins, parieurs, étrangers éblouis, supporters de l’équipe locale de foot. Les cyclistes dominicaux rhabillés de fluo neuf enfourchent de rutilantes montures titanisées conçues au moins par la NASA. Orangina, coca zéro, bière ou … La serveuse ré-accortée sourit à l’ancêtre qui reprend son interminable lancinante promenade. Piaillements. La pâtissière traîne avant de fermer sa boutique. Elle offre son dernier gâteau à une touriste égarée. Les cloches résonnent d’un autre cristal.

Brocante en jean et sans chaussettes.
Premier piquenique improvisé dans le jardin lumineux, première angoisse conjoncturelle : ombre ou soleil ? Schubert ou Michel Berger ? Le tek un peu plus grisé par les pluies de l’hiver se ragaillardit. Moutardes et vin frais, mais du bon ! Une légère bise rappelle qu’il ne faisait pas si guilleret ce matin.
Moment attendu et friable. Le temps s’arrête un instant. Le soleil se cogne aux murs blancs et s'engouffre par les fenêtres déverrouillées. On a gagné un autre hiver et le héros d’hier soir dont on fêtait au violon les soixante printemps virevolte.
Tchin !

16 heures. 25° … L’autoroute … vide.
Sur les ponts les badauds amassés pour la circonstance, certains encravatés, observent les nuées de motards espérés au retour des "24 heures gros cube" du Mans, autant de sympathiques scarabées brun et or aux élytres ronflantes enfin libérées de leurs cocons.
Sinon, personne.
Le coyote siffle amoureusement.
La maréchaussée veille.

Paris. Les jupes ont refleuri aux carrefours de Saint Germain des prés.

On l’aura eu notre premier week-end de printemps.
Un week-end sans nuage … Ou presque !
Celui d’Eyjafjallajokull laisse certes un ciel immaculé, mais scotche ceux qui partent ou ceux qui reviennent et prive injustement ceux qui s’attendent de se retrouver.
Poussière ...
On devrait faire cendres à part !

Enfin, Tulle a gagné, et monte en Fédérale 2. Drôle de journée !

samedi 17 avril 2010

Eyjafjallajokull !!!!




Manquait plus que ça !
Les écrans de nos télés et les « une » de tous nos quotidiens sont ce matin couverts de cet inquiétant nuage de poussière qui aura instantanément dissout toutes les rumeurs, les initiatives politiques de l’instant, le débat sur les retraites, les spéculations sur le prochain président de France Télévision, les pronostics du CAC 40et du Top 14 et les grèves ferroviaires dont il se fait pourtant le complice inconscient. Un nuage né en Islande - où c’est ? – d’un volcan au nom impronançable.

Eyjafjallajokull, terreur des journalistes radio.
Succedant à Xynthia et au cataclysme haïtien, lointain héritière du Tsunami, cette éruption nous rappelle à quel point nous restons heureusement vulnérables.
Les présidents ne se précipiteront pas sur les lieux : aucun devoir de compassion télévisée ne les oblige ! Il n’empêche, les mystères d’un tel évènement,certainement imprévu et peut être imprédictible, et cette colère née au plus profond de la terre ne laissent de passionner. Roselyne Bachelot a naturellement immédiatement envisagé de commander quelques millions d’aspirateurs pour nettoyer de ces particules improbables un ciel sans frontière qui trouble innocemment, d'un coup, les retours au pays, les vacances et nombre de rendez vous amoureux, qui en rajoute en scotchant les candidats au départ déjà empêtrés, en cette période sensible, par la grève interminable des cheminots. La mystérieuse particule volcanique devient l’invisible ennemie de l’instant.

On ne l’avait pas prévu. C’est donc possible ! Mais incroyable. Où sont les experts ? Que font nos éminences, elles même clouées au sol et privées faute de jets élitiques en ce vendredi soir de leurs rencontres hebdomadaires avec le terrain, là où ils rencontrent les « vraies préoccupations » et surtout là où ils retentent de séduire les électeurs sceptiques garants de leur survie.

Certes Vulcania, chère à Valéry Giscard d’Estaing, devrait en retirer un surcroit d’intérêt. Puissent ils ne pas se réveiller !
Une fois encore la société constate, avec toute l’injustice que lui autorise son désarroi, que rien ni personne ne peut plus rien à rien, ni pour quiconque. Le sacro-saint principe contemporain de précaution ne saurait ni la rassurer ni lui permettre un sommeil serein.

Dormez tranquilles : les particules ne sont pas dangereuses pour la santé.
Mais vous aller rater la réunion du siècle et vous ne serez pas demain sur votre lieu de villégiature.
C’est la faute à Eyjafjallajokull !

jeudi 8 avril 2010

Instantanés



Foin des rumeurs en ces temps de rhume des foins.
Carla dément en première du Figaro – qui s’offre donc aux «polémiques insignifiantes » - et Nadine Morano « critique Internet ».
La planète tremble !

Les éminences et les conseillers logorrhéiques de tout poil, les directeurs de toutes les polices et les vigiles de l’ombre gonflent la bulle en tentant de la dissoudre. L’enquête policière sourd. A chacun son réflexe communicatif. Ping-pong instinctif. Chacun contredit chacun en oubliant ce qu’il a lui-même affirmé la veille. Amnésie généralisée. Seule compterait donc la vérité d’un instant qui rétrécit à l’usage ; les menteurs dorénavant absous de pannes de mémoire déléguées à Google se cognent aux parois du bocal.
Le barbier – pas Christophe, celui de Beaumarchais – n’y retrouverai pas le soupçon d’une calomnie.

Pendant ce temps, on ne parle plus ni du bouclier fiscal ni de la taxe carbone.
Le Président sonné au troisième set par les résultats des régionales reste au fond du cours, et ça n’est pas, et de loin, son jeu préféré. Il tente bien quelques lobs – out ! - tandis que Coppé, au filet, multiplie smashes et amorties. Le PS continue de réviser les règles.

Pendant ce temps les couvertures dorées des magazines glamour donnent les couleurs de la mode estivale et commentent la disgrâce de Rachida.

Pendant ce temps, on brûle des bus, on incendie des supermarchés,on kidnappe, on casse du prof, on investit des écoles dont on garde à vue les élèves. A chaque jour sa grève et son cortège de manifestants. Réponse spontanée d’une société désespérée, abandonnée sans but, perdue dans l’urgence des urgences.

Un choc d’instantanéités dans le vide, ça peut faire un court-circuit.

mardi 6 avril 2010

Last Pâques back !



And last bag pack.
"Uzerche, Uzerche, une minute d'arrêt. Correspondance pour Tulle et Treignac par car dans la cour d'arrivée."
Le quai n°2 tout neuf de la légendaire petite gare d’Uzerche – devenue pendant l’hiver, au gré du temps et des modes, des lubies de la SNCF qui ne sait plus quand et où les trains s’arrêtent, du dynamisme de « sa » maire et des prébendes du conseil général un « pôle d’intercommunication multimodal » presqu’international – sont bondés.
Ils sont tous là ! On y croise ceux que l’on a déjà croisé hier au village, au bistrot, chez la pâtissier, à la sortie de la messe, au stade, avec lesquels on a bu uncoup, marché ou dîné, et tous ceux que l’on n’a pas vus mais qu’on aurait pu, ou du appeler – « J’ai pas eu le temps … Avec le temps qu’il a fait ! » - pendant ce premier vrai grand long week-end de la saison.

Pâques … certes pourri encore une fois – " mais il pleut toujours pour Pâques ! " – est un rendez vous liturgique des aficionados des collines, des bois et et des pacages pleins de limousines lovés entre les marches et les Monédières.
On y a sort les maisons de leur hibernation annuelle, promesse à venir de futures soirées rituelles délicieuses. Gigot obligatoire après que les petits enfants aient chassé les œufs cachés dans les buissons du jardin par les cloches dès leur retour de Rome.

Brive a gagné samedi « sa guerre de cent ans » mais n’est pas encore tout à fait sortie d’affaire. Tulle a gagné et prépare sa « montée » probable en fédérale 3.Forsythias et Camélias, crocus et primevères colorent les jardins dégourdis comme la longue liste des promus de Pâques de la Légion d’honneur décore le journal du matin.
Il y avait encore un peu moins de monde, dimanche, devant le monument aux morts.
On ouvre en grand les fenêtres pour le ménage de printemps. Un tuyau a gelé pendant l’hiver, les portes grincent. Où avait-on rangé le râteau, la binette et le sécateur ? Il faudrait tailler les rosiers, démarrer la tondeuse, peindre les contrevents et « faire » les carreaux.

Les eaux sont encore trop froides pour d’improbables exploits halieutiques, mais ce denier après midi témoin voudrait bien ressembler au printemps. Le soleil qui gratte la cime des bouleaux au-delà des voies nargue les voyageurs. Aucune réservation n’est plus possible ! Le train est complet ! Mais on trouve toujours des compartiments vides dans la voiture 1 du Téoz 3680 de dix huit heures vingt neuf : mystères de l’informatique ferroviaire ! Les flots d’exilés transhumants de Limoges ou La Souterraine, rappelés sans appel vers la capitale, suffiront ils à saturer le convoi ?
On a noté les rendez vous de la saison, les anniversaires et les fêtes à venir.

Loin des humeurs et des hoquets du monde.
Trois jours de désintoxication sans Sarko qui n’aura finalement pas, malgré les rumeurs, dissous l’Assemblée comme nous le pressentions jeudi.
On n’a même pas entendu un ministre ministrer de tout ce week- end !

dimanche 4 avril 2010

Pâques shot !




Paques is back, et Joyeuses Pâques !

Très bon Week end, Pascal.
Joyeuse PAC aux paysans,
Joyeuse PACA Bernard Tapie,
Joyeux PACS aux amoureux,
Pax in Pakistan, and all over the world,
Joyeux Pack au Sporting Club de Tulle (Pack is pack !), et
Joyeuse Parque, cher Ulysse.

Joyeuses Pâques Brigittes, Béatrices, Nathalies, Catherines, Maries, Francettes, Solanges, Nicoles, Agnes et Françoises ….

Pâques !
Pâques aux rabanes, bien sur
Pâques aux (Myr)tilles et pâques (fleu)rettes, Coquerettes et Paquelicots

Pâques aux pâques, Habana (de préférence Partagas D4, en pack)
Pâques opaques, messieurs les ministres, et pas qu’opaques, Pâques à trac et Pâques à traque …
Pâques est fiscal ?????
Même en week end … en pâques à « Jean’s »

Pâques beau,
Pâques est cadeau …
Joyeuses Pâques.

jeudi 1 avril 2010

Bouclier pascal



Le chease cake de la Maison Blanche était-il trop amer, ou le coca éventé ?
Michele trop éblouissante ou Barak trop content, fort de ses succès au sénat et au congrès, de montrer à notre Sarkopygmalion qu’il pouvait vite apprendre ?
Y a-t-il eu top de turbulences dans ce trop petit avion qui le ramenait d’Amérique ?
Dans les sondages super-secrets de mercredi matin Fillon, acclamé par les députés UMP, lui pique encore quelques bons points. Rachida le sur agace. Carla ne répond plus aux texto. Juppé la ramène et Villepin déTroné chiraquise.
Les parlementaires grognent et réclament ouvertement la suppression du bouclier fiscal.

Coup de tonnerre !
Laurenceferrarisé par le JT de 20h où il vient d’apprendre que, scoop de La Montagne du jour, François Hollande lance le transport fluvial sur la Corrèze entre Brive et Tulle, il craque.
23h. Après avoir consulté Martin Bouygues et Serge Dassault, carbonisé Nicolas Hulot, appelé Brice Hortefeux, tenté de joindre Bernard Laporte et Cécilia, relu Raymond Domenech, réclamé un anxiolytique à Roselyne Bachelot – qui vient d’en commander cent millions -, avalé un triple burger enfin mangeable, convoqué son coach et sa belle-mère, siroté sept coca Zero, maudit Jacques Chirac et quand même informé Claude Guéant et Alain Minc, Nicolas Sarkozy a donc décidé de renvoyer vers les urnes ces ingrats qui lui doivent tout.

Dissolution !

Une nouvelle fois, il reprend la main.
De nouvelles élections législatives seront donc organisées, forcément autour de l’Ascension.
Présage ?

Les premières estimations réalisées la semaine dernière sur la totalité de la population française convoquée laissent prévoir une très très très forte abstention et la victoire de l’alliance iconoclaste écolo socialiste.
Martine à Matignon pour Pentecôte !
Garçon, remettez nous ça !
Quel beau couple !

Cohabitation ? Non !
Accomplissement ultime et sans bavure de la politique d’ouverture.
En effet, Martine Aubry songe à garder Georges Tron au gouvernement.

mercredi 31 mars 2010

La politique malade des élections !



Les parlementaires de la majorité questionnent donc sérieusement le bouclier fiscal, qui leur colle à la mandature comme le sparadrap du capitaine Haddock! En grande panne de conviction, observateurs avisés des résultats de la dernière élection, ils considèrent avec une grande imagination qu’ils auraient – va savoir ! – sans doute gagné avec le programme du parti socialiste.
Bon dieu, mais c’est bien sur ! Elémentaire mon cher Watson …
Rien n’est moins sur, mais, dans l’incertitude …
Que les électeurs se rassurent : pour une « politique de droite », ils pourront toujours tenter Dominique Strauss Kahn.

Ainsi depuis dix jours, la campagne et les manouvres présidentielles – spectacles préférés des français – sont lancées !
Les candidats à la candidature, dans le cas naturellement – ellipse diplomatique et conservatoire, pas de lèse éminences – où les candidats « naturels » des deux bords ne se présenteraient pas, sortent comme des pousses de crocus dans les jardins du printemps.
Carla s’inquiète à langueur de FigMag de la santé de son mari. Pour le bonheur de l’unité, Xavier Bertrand et Jean François Coppé se révèlent les meilleurs amis du monde ; François Fillon est com’dab au travail. Que personne ne s’avise de douter de sa loyauté envers le Président, « malgré les sondages ! », comme si ces sondages almanachaux devaient dicter chaque matin le comportement du jour. Alain Juppé, en réserve, est prêt à donner son corps à la France. Martine merkellisée a le vent en poupe et François Hollande investit les prime times. Vals et Peillon piaffent ; ils considèrent que leur tour est venu.
Bayrou ressurgira-t-il ?
Patrick Sébastien et Dominique de Villepin sont en embuscade.
Peut-être même que Georges Tron … !

Deux belles années à venir d’effervescences ludiques, de duels télévisuels, d’élans de sincérité, de virages de bord, de pronostics et d’estimations, de certitudes et d’angoisses, d’alliances et de croche-pattes, de déclarations et de déballages …. En toute tranquillité : peu de projets, pas de programmes, aucun vrai débat !
Le « Presidential Tour » est parti. La grande tournée du « Politic Show » et des « Années Cinquième » démarre : bientôt dans votre ville pour quelques représentations exceptionnelles.

Daniel Cohn Bendit souhaiterai t que les hommes politique, comme des abeilles butinant de glycines en jasmins, s’affairent à "polleniser" une société en mal de futur. Mais il constate lucidement que nos abeilles, de peur bien sûr qu’on ne leur pique leurs alvéoles, restent scotchées dans la ruche : ça va pas faire beaucoup de miel !

Dans le dernier débat organisé le 30 mars par Génération d’idées, « L’étape des régionales ou les pathologies du politique » (en ligne le 5 avril sur http://generations-idees.typepad.com/), on s’accorde à croire que si les français s’intéressent à la politique, - laquelle ? -, les politiques, elles, ne leur conviennent pas. Ils doutent des abeilles et des ruches … Enjeux et abstention ne lassent les experts désabusés peu enclins à se projeter. Les électeurs délaissés par les candidats, avec la complicité des media et des intellectuels, n’ont pas choisi sur leurs bilans et leurs propositions des conseillers inconnus pour une région mystérieuse.
Crise de confiance ? Crise sociale ?

Les plus jeunes n’hésitent pas à dire leur désintérêt, leur désespoir et leurs désillusions.
Que feront-ils quand ils seront trop lassés qu’on ne les considère pas ?

lundi 29 mars 2010

Le printemps commence mal !



Tristes Rameaux.
Le printemps peine à démarrer.

Mes plus lointains souvenirs de ce jour où nous rassemblions les bouquets de buis que nous avions soigneusement préparés restent pourtant ensoleillés …

Pluie, brouillard et grisaille, un temps à ne pas mettre un pêcheur dehors. Pourtant les truites sont bien là, à demi épargnées – abstention oblige - par les récentes élections, dans les gours des ruisseaux aux eaux encore froides et tumultueuses. Il n’empêche ( !), les stratégies s’élaborent, l'armement rutilant et le poisson n’a qu’à bien se tenir en ces premiers jours du printemps.

Un printemps qui avait bien commencé : Les bleus avaient battu - avec peine, mais courage – la Rose au Stade de France. Certes, le lendemain, les roses battaient à plate couture les bleus. On s’y attendait un peu mais on préférait profiter des premiers effets des rayons d’un soleil de mars pressé de bouter hors des âmes engourdies cet hiver trop rigourenx. D’un coup, des rais de lumières effleuraient les terrasses enfin encombrées, et pas que de fumeurs, où l’on songeait enfin à débrancher les braseros. Les ardoises des bistros s’essayaient aux premières crudités. Quelques bourgeons envisageaient de sortir et saluer le retour des bataillons papillonnants de jolies jupettes raccourcies juchées sur d'incroyables talons neufs spectaculairement rallongés. Les camélias sont en fleurs, les pâquerettes osent une sortie parmi les primevères multicolores. On n’y croyait plus trop. On a même surpris quelques sourires tout neufs !

La faute aux électeurs décidément récalcitrants, le Président a cru devoir intervenir et le temps s’est gâté. Sauf sans doute pour trois nouveaux ministres surgis du fond des urnes, oubliés ou inconnus, le froid est retombé et les averses ont gâché nos projets de printaneries. Attristées peut être pour la nature et la planète, apeurées devant une telle résistance de l’hiver, les chrysalides émoustillées se sont ré-emmitouflées sous les redingotes noires de décembre. Les médiocres ballets ronronnant du petit théâtre politique n’ont guère ragaillardi les enthousiasmes ainsi prématurément fauchés. Devrions nous réfréner nos irréfragables envies de dés-hibernation ?

Enfin, il semble que le projet de sécu américain de Barak Obama ait été adopté. La ténacité et l’obstination, lorsqu’elles servent une certaine idée de la justice, seraient elles efficaces. Va-t-il maintenant reprendre comme il les en avait menacées, sa partie avec les banques?

En France, on garde le cap des réformes en même temps que l’on annonce une pause ! Et l’apparition de deux nouveaux mouvements politiques – entraînés respectivement par Patrick Sébastien et Dominique de Villepin – ne semble pas avoir à ce point ressuscité un quelconque espoir de renouveau.

L’heure d’été tant attendue ne vaudra qu’en cas de lumière.

mardi 16 mars 2010

A - pas beaucoup ! - voté



A – très peu ! – voté …
Et la carte pourrait rester durablement vierge.
Bon. Ils ont tous gagné, sauf peut être François Bayrou, un peu chiffon au soir du premier tour.
Monsieur Lefèvre répète en boucle, et en boucles, que rien ne permet de conclure que sa formation aurait été rejetée ni que son camarade Besson – invisible sur les terrains télévisuels du commentaire politique de ce premier tour – aurait pu favoriser le score frontiste. Dont acte.
Quand même ! Le PS enregistre une victoire - malgré la défection de dernière minute de Jean Ferrat - et le ver(t)s s’installent dans les travées des assemblées territoriales.

Chic, les quotas ont à nouveau planté les sondeurs et les pêcheurs abstentionnistes de l’ouverture - sauf au Lonzac - désespèrent le microcosme sclérosé, privé d’imagination, aveugle aux signaux d’une société sans illusion : vous ne pouvez plus rien à rien, messieurs les politiques. Nous ne vous croyons plus, ne vous entendons plus et rien ne nous interdit de vous signaler que nous ne sommes pas dupes.
La Crise larve !

Dès lors pourquoi gratifier une longue liste bloquée anonyme d'inconnus notoires d’un pouvoir dont nous ignorons les arcanes. Quelles sont les compétences d’une région ? Et comment peut-elle améliorer l’ordinaire ? La logique démocratique appelle clarté, engagement … Et sanction !

Les mohicans encore fidèles au réflexe citoyen ont ici voté la tacite reconduction pour des hommes de gauche depuis longtemps et par nature investis dans le tissu associatif local, qui animent le club sportif et l’action culturelle du village, et leur donnent visiblement à vivre.
Les incorrigibles naïfs désespérés - les groupies de Home et Ushaïa - encore et toujours à la recherche d’un nouveau néo-quelque chose explorent dans un ultime sursaut la piste écologique.
Les frileux apeurés - en manque d' identité nationale - terrorisés par l’ombre de leurs propres responsabilités et/ou les invasions barbares se réfugient vers des extrêmes faussement rassurantes.

A la sortie des urnes, ça donne 54% de pêcheurs à la ligne, 30% d'accros à la vie locale, 27% de supporters malgré eux des fausses cohérences gouvernementales, 13% de Hulo-arthusophiles inquiets de l’avenir de la planète et 12% sensibles à l’immobilisme conservateur doctrinaire.
0% de satisfaits ou d'optimistes, puisqu'il fait encore beaucoup trop froid pour que les truites mouchent vraiment!

Il n’y a pas de quoi trop s’étonner, tirer des plans sur la comète, stigmatiser ou se réjouir.
Il y a de quoi entendre une société déboussolée prête à définitivement désavouer avec fermeté ses éminences avérées impuissantes.

lundi 4 janvier 2010

Bonne Année



Bonne année, bien sur …

Mais au fond, quoi de neuf pour cette nouvelle année ?
Et que restera-t-il de 2009 ?
De vraiment différent, de ces choses dont on imagine qu’elles peuvent changer le monde …

Madoff, peut-être, et l’étonnement – modeste, en matière financière plus rien ne nous surprend, blasés que nous sommes – devant une construction très durable, qui aura contourné toutes les barrières érigées dans l'illusion règlementaire monde « responsable ».

En France, ce chauffard imbibé qui aura, en percutant un bloc de béton qui tombe sur une voie ferrée, fait dérailler un train dont le sauvetage immobilisera pendant plusieurs jours tout trafic de la grande gare d'Austerlitz. La prochaine fois, il contrôlera mieux sa direction, un peu comme ce golfeur travaillera son grip après avoir d’un drive malencontreux brisé le pare brise d’un autocar scolaire bondé dévalant un ravin.

Les moulinets d'un président - contrarié par le Conseil constitutionnel dans ses précipitations écologistes et par tous les français dans sa quète d'identité - n’y peuvent mais, non plus qu’il ne peut malgré ses colères démarrer par enchantement les Eurostar ou nos bonnes vieilles centrales nucléaires défaillantes.
Mais là, rien ne change.
2009 aura au moins permis de constater qu’EDF et la SNCF, deux fleurons du prestige international de la France, défaillent aujourd’hui de manière chronique. Deviendrions nous un petit pays ?

Il restera sans doute de 2009 le vote américain du projet de « sécurité sociale », même imparfait, troublant au pays des « avantages acquis » depuis longtemps …
Surprise ! Le patron du monde gardait quelques gros millions de ses concitoyens privés de tout secours médical ! Deviendrait-il un grand pays ?

Ainsi les années peuvent-elles décevoir les espérances portées dans les vœux qu’on avait formulés.

Cela dit, il a fait une belle journée, Brive a mis une pâtée à Perpignan, la neige annoncée n’est pas là, nous avons tiré les rois,le CAC frôle les 4000, Berlusconi profite de sa convalescence pour enregistrer des chansons d’amour, il y a eu des gagnants au loto, une belle promo de la Légion d'honneur, Roselyne Bachelot revend ses vaccins et demain tout le monde retourne à l’école …..

Alors, quand même, bonne année.
Et surtout la santé !