dimanche 20 juin 2010

Anelka : entendu, vu, pris



Nicolas Anelka aura donc assurément manqué de contrôle, en injuriant en termes fleuris - des insultes au ras des pâquerettes - inacceptables Raymond Domenech, comme n’importe quel petit voyou admoneste dans la rue quiconque dont la tête ne lui revient pas ! Parce qu’il est sur son chemin ou lui refuse une cigarette … Parce que les dérives de la société le lui autorisent.

Insolence, irrespect, violence : les nouvelles formes du dialogue ordinaire !

Raymond Domenech n’a pas réagi, mais il a sorti Anelka du terrain, ultime recours de sa maigre autorité déchue, dernier geste d’un pouvoir devenu stérile.

On tente alors de dénoncer le traitre, celui par qui le scandale serait arrivé ! Sans lui, rien ne se serait su, et le bal des hypocrites à plusieurs gros millions d’euros aurait pu se poursuivre. Il lui a peut-être fallu plus de courage qu’on ne croit pour briser l’omerta. Si c’était un héros, lassé de collaborer.

Les dirigeants qui, là encore ne dirigent plus rien, mais sont obligés de communiquer ( !) se contredisent à l’envi, paralysés dans l’écheveau mêlant l’équipe aux engagements commerciaux, les sponsors et les droits télé, les intérêts des ligues et des fédérations, les devoirs envers la jeunesse et le pays et le souci essentiel de préserver les dernières apparences de moralité.

Sans jamais évoquer le sens de l’honneur ni le respect de l’autre, sans jamais suggérer de quelconques responsabilités. Pendant ce temps le public, le vrai, les supporters, les amateurs sincères de foot, les bénévoles des clubs de toutes tailles et les jeunes qui arboraient fièrement le maillot de leur équipe sur le stade du village sont tristes, déçus, en colère, trahis, sonnés, désenchantés et honteux devant tant de désinvolture et de mépris dorés.

« Pas vu, pas pris » avait-on entendu lors de l’ « affaire » de la main de Thierry Henri.

Anelka, c’est « entendu, vu, pris ».

Les philosophes et les moralistes ont du travail.

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