lundi 28 juin 2010
L'inventaire de travers : bravo Daniel
On ne va peut être pas définitivement ranger nos crayons, mais quand même ! Pouvait-on mieux raconter l'état de notre grand et beau pays que le fait ce matin, Daniel Ruiz dans son éditorial de "La Montagne" :
Un inventaire long comme les
lacets de chaussures de Roland
Dumas, le souvenir des pots de
vin de l’affaire Aranda, une
vieille dame trop riche et ses
rêves fanés de starlette, un
photographe aux objectifs pas
bien nets, un père la rigueur à
Matignon qui n’aime pas les
bavures et une mère la morale
en mission prise la main dans
la confiture, un ministre de l’argent
trésorier de parti et sa
femme imprudente pas encore
partie, une présidente des discriminations
qui double son
salaire, des leurres bleus escortés
par les motards et des mauvais
joueurs trop bavards, un
mélange des genres et des
chiens pas encore lâchés, un
hallali qui va bientôt commencer…
Et un raton donateur.
Une secrétaire d’État à la
banlieue logée dans les beaux
quartiers et une République
trop bonne fille, un radin fumeur
de cigares et un trader
malin bientôt derrière les barreaux,
un ministre du travail
bientôt en retraite et une réforme
mal engagée, la légion
d’honneur à un gestionnaire de
fortune parce qu’il le vaut bien,
un hér itier connu pour ses
chasses au lion et des financiers
spécialistes de l’évasion,
un secrétaire d’État à la coopération
qui se croît tout permis…
Et un raton profiteur.
Un majordome qui ne prend
pas de gants et une histoire à la
Sagan, un ancien Premier ministre
qui tire des ficelles et un
croc de boucher qui attend son
heure, une nuit dans les cités et
un fort en gueule mis au frais,
des états généraux du foot pour
les amateurs et des privilégiés
en grève, un mélange des genres
et des propos douteux que
l’on échappe, des expulsions de
sans papiers d’identité et un
débat arrêté, des humoristes
remerciés pour des abus de
mots… Et un raton moqueur.
L’alibi d’une liste de tricheurs
en Helvétie pour servir de parapluie,
des avions hors de prix et
des actes qui sans cesse contredisent
les paroles, des appuis
trop pressants et des conflits
d’intérêts gênants, des chevaliers
blancs et des dossiers
noirs, un ministre du Budget
qui affirme la loi pour tous et
des salariés qui demandent
qu’on mette les pouces, des
questions qui mér itent au
moins d’être posées… Et un raton
fraudeur.
Bravo, Daniel
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