samedi 22 mai 2010

Fissures



Le Sénat américain a donc approuvé le projet de régulation financière de Barack Obama.

Rien n’est bien sur encore gagné, et il faudra sans doute encore beaucoup d’énergie au Président américain pour aboutir, comme il lui en a fallu pour imposer sa loi sur l’assurance-santé.
Mais quand même ! Deux promesses électorales, deux profondes réformes, deux solides batailles, et deux victoires. Malgré les pronostiques les plus sceptiques des commentateurs de tous horizons et des Cassandre hexagonaux, qui ne décident finalement plus de tout dans le monde. Malgré les pressions organisées des grands « lobbies » si actifs et puissants du côté de Washington.

Chapeau l’artiste ! Qui engage ses combats les uns après les autres, avec calme – apparemment – et sang froid. Contraint à la manœuvre – il ne peut tolérer la puissance démesurée des établissements financiers – il affronte obstinément l’ennemi avec une rare agilité politique. Les observateurs des GXXX n’auront qu’à enregistrer ! On pourrait avec bonheur s’inspirer ailleurs de la méthode.
L’Amérique ne sera plus jamais tout à fait la même. Deux piliers du libéralisme-roi s’y fissurent. Survivra-t-elle à de tels changements d’ADN ?

Et redeviendra-t-elle le leader respecté d’une planète apaisée ?

Avant que les sociétés occidentales, qui ne laissent de s’enfoncer dans la dépression et organisent soigneusement leur résistance à la recherche d’une lueur d’espoir, d'un modèle possible ou d'un sauveur providentiel ne se réveillent trop brutalement.

Ici, les marchés ne semblent pas avoir été convaincus par les mesures d’une Europe désarticulée pour sauver un euro bien fragile.On bavarde à loisir de l'âge de nos retraites.

Heureusement qu’un long, chaud et beau week-end ensoleillé s’annonce, orné d’une nouvelle défaillance de la SNCF et du démarrage des internationaux de France à Rolland Garros. Qui emportera la palme à Cannes, où les bioutifoules people auront oublié sur le velours rouge et le temps et l’époque?

Vivement le tour de France et joyeuse Pentecôte.

lundi 10 mai 2010

Joyeux anniversaires



Joyeux anniversaires.

8 mai : anniversaire de la victoire de 1945.
9 mai : fête de l'Europe.
10 mai : anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
Sacré week-end !

Pendant les commémorations, la guerre financière continue, l’Europe ne se dépêtre pas de ses contradictions et les pays développés laissent toujours l’Afrique à l’abandon.

La Grèce est au bord de la faillite et les bourses mondiales re-dégringolent.
« Crainte de contagion »,
« Rumeurs sur l’Espagne : les marchés tremblent »,
« La crise de l’euro contamine Wall Street ».
Les malins de la finance sont à l’œuvre. Une erreur de saisie d’un opérateur – 16 milliards au lieu de 16 millions, une broutille par les temps qui courent – sème la panique sur les places.

Les manœuvres de Goldman Sachs sont mises à jour.
Comme il semble prendre avec sérieux les problèmes uns par un, les uns après les autres, Barak Obama, décidé à éradiquer le virus, vient d'entamer la bataille inévitable pour déjouer ce trop puissant ennemi. Malgré ce qu'on en pense ici, il pourrait bien gagner et livrer alors au reste du monde « développé » les recettes promises depuis plus de deux ans par les éminences occidentales et tous les G20 pour « une nouvelle régulation » ( !) du capitalisme financier, un colmatage des dérives et le retour à des règles plus conformes à la morale ordinaire, voire au pur bon sens.

Les commentateurs commentent, les experts expertisent, affirment que « tout ça » est sans doute exagéré, et que les marchés "sur-réagissent".
Mais il en est ainsi et les violents soubresauts signalent qu’aucune leçon efficace n’aura au fond été retenue des sérieux accidents de la bataille de 2008, de la faillite de Lehmann Brother et des sauvetages en catastrophe d’AIG et autres General Motors.
Les tuyaux sont encore salement encrassés.
La guerre n’est donc pas finie.

Pendant ce temps, les ministres européens, « au pied du mur », n’arrêtent pas de se concerter sur les mesures à prendre pour sauver la Grèce, l’Europe et l’Euro.
Ils vont tomber à force de se pencher sur les problèmes !
Les susceptibilités locales l’emportent sur l’efficacité et les impératifs de la solidarité. On glose sur la nécessité d’une unité politique européenne mais on attend encore les effets des promesses de Lisbonne.
« Yaka-Fauqu’on »

La palabre se prolonge. Les communiqués se succèdent, plus édulcorés les uns que les autres, diplomatiques et stériles.
« Bruxelles redoute l’impact de la crise financière sur la croissance ». Tiens donc !
Faut-il tant d’intelligents pour émettre enfin un tel constat ?
Jean Claude Trichet reste zen, droit dans ses bottes.
« CA n’est pas du ressort de la BCE ». Bon !
Au moins ne promet-il plus, exceptionnellement, la fin de la crise pour dans trois semaines.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, notoirement en désaccord, écrivent cependant ensemble aux Présidents de l’Europe et de la Commission … On croyait que, dans les cas graves, ils savaient se téléphoner ! A qui vont ces texto ?
Peut-être à la presse, histoire de rassurer le petit peuple.
Scumann, réveille toi, ils sont toujours aussi fous.

Les électeurs anglais, facétieux et sans doute lassés comme chez nous des politiques de tout poil envoient tout le monde, de droite, de gauche et du centre s'empoigner à Downing street. Inédit !
En France, François Fillon - qui avait pourtant en son temps suggéré que la France pouvait être en faillite - refuse de parler de rigueur. Que serait donc un plan de rigueur !

Alors, devant tant d'occupations, quand voulez vous qu’on s’occupe de l’Afrique ?

Joyeux anniversaires !

lundi 3 mai 2010

Que du bonheur !



Il fallait bien attendre quelques jours, après un tel hiver, pour que les clochettes enfin abouties du traditionnel muguet de mai puissent nous porter avec sérénité leurs promesses de bonheur.
Il fallait aussi qu’enfin naisse ce curieux dinosaure rose dont ma petite fille couvait l’œuf du regard depuis plusieurs jours …
Grand Père, pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ?
Va savoir … La terre a apparemment décidé seule des conditions de sa propre survie …

Bien sur, s’il y avait eu des écolos ils y a quelques centaines de millions d’années, les rues de nos villages seraient sans doute aujourd’hui peuplées de sympathiques ptérodactyles … Qui ne faciliteraient pas la circulation, mais …
Bien sur, les alarmes répétées et les querelles nanocosmiques occupent un monde en désespoir de causes.
La planète se rebiffe, du nuage islandais aux eaux du golfe du Mexique.

Et les hommes poursuivent avec une assurance inlassable leurs quêtes les plus utopiques, absurdes ou désespérées, des plus idéologiques aux plus cupides. Une bombe dans une voiture piégée défie les néons de Times Square, la faillite attendue de la Grèce annonce d’autres défaillances souveraines et la guerre sanglante désormais déclarée entre et Barak Obama et Goldmann Sachs pourrait bien préparer les mesures que notre Président n’aura qu’à s’approprier, lorsqu’il présidera un jour un GXXX pour l’instant terriblement silencieux.
Des guerres pour tenter de circonvenir un monde décidément bien complexe.
Qu’importe le nombre exact des manifestants à la Bastille.
On tire des feux d'artifice à Shangaï !

« Tout ça parce qu’au bois de Chaville, il y avait du muguet ! »
Pour souhaiter aux autres ce bonheur improbable et pour se dire qu’on s’aime.
Peut-être n’y a-t-il que ça qui compte ?
Peut-être est-ce la bonne manière d’entrer en résistance ?

Et pourquoi les clochettes blanches - que ne sont-elles rose - interdiraient d'être un peu fleur bleue ?
Que du bonheur !