mardi 20 décembre 2011

Pour quoi voter ?

L’avalanche de publications des intentions de vote, finalement assez stables et cohérentes d’une étude à l’autre, d’un journal à l’autre, d’un institut à l’autre, semble confirmer l’avantage pérenne de François Hollande aux prochaines présidentielles. Comme l’écrivait Jérôme Jaffré, incontestable docteur es-politique, à la une du journal Le Monde en décembre 1994 : « Pour l’opinion, l’élection présidentielle est jouée ».
On connait la suite.

Autre histoire, autres circonstances, autres leçons. Certes. Mais.
Du pacte nucléaire aux couacs du PS, aucune critique n’altère sensiblement le score du favori depuis ses premiers pas de candidat adoubé. Par contre, aucun effort, aucune victoire du Président ne réussissent à doper la cote de l’énergique impétrant, encombré de son image et de ses rivaux!

Les « gens », lassés de mesures et de discours auxquels ils ne croient plus, indifférents à la dette et au Triple A, frigorifiés par le vide sidéral qu’ils craignent d’entrevoir, convaincus de l’impuissance des politiques rêvent plus que jamais de changement, quel qu’il soit.
Du changement, quoi !
Viendrait-il encore des urnes ?
Qui sait ?
Autre chose !

Dans les œufs au bacon, la poule est concernée quand le cochon, lui, est impliqué.
Quel bulletin glisseront les électeurs dans l’enveloppe, s’ils se décident malgré tout à passer par l’isoloir, là où corps social concerné se métamorphose – comme la chrysalide en papillon de printemps - en corps électoral impliqué?

A quoi penseront-ils ?
A la France, aux retraites, à leurs vacances, aux déficits, au Monde, au loto, à leurs enfants, au dimanche écorné, aux impôts, à l’Euro 2012, aux immigrés, aux découverts, aux pauvres, aux riches ou à Eux?
L’écho subtil, et récent, des dé-mondialisations et des dé-financiarisations ajoutées aux dédiabolisations rampantes rôde, prêt à bondir. Les intentions avouées pour la bien silencieuse Marine ne sont-elles pas encore sous évaluées ? Nous laisserons nous surprendre une nouvelle fois?
Un gros 20% peut frôler un petit 25 !
Puisqu’on ne nous demande jamais notre avis et qu’on nous impose de choisir.
Quels reports, alors, dans le second tour hypothétique où les sondages – peut-on les croire, Monsieur Jaffré ? - annoncent François Hollande ?
Mais Bayrou ? Mais Sarko ? … ?
Autre chose ?

Il faut sans doute croire qu’elle le peut aussi pour éviter qu’elle le soit.
Comme Alexandre Vialatte dans ses chroniques de La Montagne : "Et c’est ainsi qu'Allah est grand"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Trois observations:

On ne parle pas de nos jeunes qui vont voter pour la première fois

on ne parle pas des français qui veulent de la participation citoyenne là ou les discours politiques sont en tel décalage avec les préoccupations quotidiennes des citoyens que nous sommes

et la séparation des pouvoirs?
on peut légitimement se poser la question de savoir ou en est le respect de ce principe. Etrange et sans doute intéressant que les juges ne suivent pas les réquisitions du parquet dans l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris, pourtant tout avait été fait pour qu'une relaxe soit prononcée.......Un retour de ce bon vieux principe?

Anonyme a dit…

et si tu faisais un billet sur ces femmes de 54 ans à qui on fait l'aumone en leur proposant un boulot à 1330 euros par mois pour une présence maximale de mille pour cent au bureau !!!! un billet sur le désespoir que cela engendre ? sur la non perspective de retrouver une situation brillante ? sur l'injustice terriblement douloureuse de constater les écarts gigantesques entre collègues alors qu'on fournit les memes prestations ? pas toujours le meme investissement, quoique... oh ! je suis tellement écoeurée, que je ne peux rien penser de censé.