mercredi 22 avril 2009

Reprise en WWW.qquechose


Depuis quelques jours, nos journaux, pris sans doute dans l’euphorie d’un printemps tardif et troublés par la réapparition des jupes à fleur aux terrasses ensoleillées des places de village, soupçonnent une « sortie de crise » ! Certes, le CAC40 atteint de la même affection s’est légèrement réveillé. On relève des indices positifs – flous, lesquels ? – en Chine et BO invite à la prudence.

Certes, la société a besoin d’un peu d’optimisme au sortir de la grisaille économico-hivernale. On attend la reprise comme le premier bouquet de jonquilles. Un peu d’insouciance et de légèreté pour profiter du premier soleil. La rumeur circule chez les intéressés. Votre conseiller bancaire a bien sur aussi besoin d’y croire. Les économistes retentent sans vergogne une résurrection de leur capacité à raconter le monde. Les politiques, toujours perdus, n’ont aucune raison de ne pas faire à leurs électeurs un petit plaisir conjoncturel à l’approche d’une élection – européenne - même si elle n’intéresse personne !
Et puis la presse elle-même ne peut continuer à commenter « la crise » sans risquer de voir s’effondrer ses ventes. La reprise ferait-elle vendre ?

Mais les annonces de cessations d’activités et de suppressions d'emplois se succèdent, la désespérante courbe du chômage continue sa route et les séquestrations quotidiennes de dirigeants et cadres d’entreprise se banalisent. Ceux là ont substitué aux séminaires de développement commercial des formations accélérées à la résistance en cas de « bossnapping ». Les grèves et les manifestations se multiplient. Un facteur meurt à Brive au cœur d’un rassemblement.
Autant de freins au retour de la confiance que les « sachants » évoquent et qu’on ne restaurera pas sans un consensus, fut-il approximatif, sur un nouvel équilibre du partage de la valeur.

On ne saurait que trop recommander aux observateurs officiels et patentés de se précipiter sur la formidable exposition du Grand Palais "Une image peut en cacher une autre" où, de Coleman à Dürer, entre Arcimboldo et Dali, on apprend avec joie qu'une image peut en cacher une autre, que tout dépend d'où et comment on regarde. Attention aux illusions d'optiques !
La reprise sera-t-elle en L ou en V. Les graphes sont en M - ou W inversé ! - et ressemblent au Grand 8 de la Foire du Trône. Le monde à l’heure d’internet irait-il en WWW.qquechose ? L'incertitude est XXXXL.

Pendant ce temps, le débat tourne autour de la pipe de Jacques Tati qu’on a – politiquement correct oblige – remplacée par un tourniquet d’enfant des années 50 sur les affiches annonçant une exposition. Affaire d'image ! Le facteur de « Jour de fête » loin de celui de Brive … Chacun y aura été de son commentaire. C’est vrai qu’on aurait pu lui mettre un casque sur son Solex et qu’on doit aujourd'hui se demander s’il n’enlève pas le petit garçon sur le porte bagage …
Le coup est réussi ! On n’en aurait jamais autant parlé sans cette incongruité dont l’auteur mérite donc un joli bonus !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La méthode coué devient effectivement l'exclusive rengaine de ce printemps. Persuadées qu'il est encore possible de revenir au temps de l'ORTF, les élites exhortent tout un chacun à l'effort et à la foi. La foi en quoi? Il est à la fois édifiant et affolant d'observer qu'il a suffi d'une chronique d'un blogueur, à la réputation sulfureuse qui plus est, pour faire s'effondrer tout le bel édifice sablonneux de la relance. Le 4 mai prochain, le Trésor américain annoncera les résultats des tests de solidité des 19 principales banques américaines. Un billet, publié lundi 2 par Hal Turner, en déclare 16 sur 19 insolvables de fait. Quelles conclusion en tirer: le discours du patron de la FED, du FMI et le la banque centrale a moins de crédit que celui d'un individu lamda. Nous sommes au delà de la crise des élites. Les individus sont entrés en résistance, comme vous le dites vous même Jean Brousse. Sans réorganisation des relations marché/produits/rémunération, réorganisation des relations entre le public et le privé, réorganisation de la communication des structures à l'attention de leurs publics - en prenant notamment la mesure du poids des organisations para-politiques sur la toile, le libéralisme risque de périr dans la crise du capitalisme. Si tel est le cas, il nous faudra alors affronter la fin de la démocratie.

Luc Td'O a dit…

Encore un « Anonyme » qui parle de la méthode Coué sans savoir. Sans même savoir peut-être que Coué est un nom propre et une fierté nationale qui s’écrit en majuscule. Emile COUE, pharmacien de métier, est avec l’école de Nancy auteur/concepteur/finalisateur de l’effet placébo. Effet connu et reconnu. Pour en savoir plus sur Emile Coué et sa méthode d’autosuggestion qui a inspiré les Américains et la PNL (programmation Neuro Linguistique) méthode utilisé pour coacher les astronautes et les sportifs de au niveau allez donc visiter le site : http://www.methodecoue.com . Avec un placébo, beaucoup de maux peuvent se résoudre parce que si les fondamentaux sont bons, nous allons pouvoir allez de mieux en mieux dans la limite du raisonnable. Il suffirait sans doute que chacun se persuade que la crise n’est plus, pour qu’elle ne soit plus. Mais les médias qui ne sont plus celles de l’ORTF ont heureusement la chance et le pouvoir de nous faire croire que tout va mal, très mal ! Nul n’est prophète dans son pays sauf sans doute les médias et le blogueurs. « Tous les jours, à tous point de vue, le monde va de mieux en mieux » dites-le, écrivez-le, et faites circulez ce scoop.
Comme le rappelait Emile Coué : impossible n’est pas français.