vendredi 25 septembre 2009
Des échos du vieux Tremblant
Mont tremblant : l’auberge du cheval blanc au nord des Laurentides.
« Bonjour
« Bon matin !
A peine le char garé sur le débarcadère de la réservation, les accents de la belle province reviennent.
« Comment ca va tu
« Merci
« Bienvenue !
La jolie langue de Leclerc, de Vigneau et de Charlebois.
Chaque matin, le décor change. Les érables un peu plus rouges ont embrasé les flancs de la montagne, ou courent des biches de Virginie, et les berges du lac embrumées à la brunette. Les truites mouchetées se cachent dans les courants de la rivière du Diable - domaine des moucheteurs endiables de Saint Jovite - ou dans les herbiers de la pourvoirie Barroux où les streamers et les tiquettes a piques restent inopérantes.
On trempe dans la chaloupe !
Mieux vaut se refugier chez le dépanneur pour saisir tantôt son prêt-a-manger, pour dix piastres, sans oublier la trempette bien sur. Le magasin général, à deux lumières d’ici, prépare lui déjà les pelles et les débarbouillettes pour l’hiver. Un blaireau placide traverse le chemin.
La vie coule doucement dans les bâtisses du vieux Tremblant tandis que la télé, ente deux concours de danses de salon – encore inédits chez nous ! -, ressasse les affaires de corruption liées aux marchés des eaux de Montréal – là, rien de bien différent - et commente la campagne électorale pour les prochaines municipales.
Rien sur l’assemblée générale de l’ONU, sinon le départ protestataire des délégués canadiens lors du discours du président iranien. Pas un mot, comme chez les voisins américains sur la réunion du G20 dont nous restons définitivement les seuls à croire qu’il existe.
Ca s’peux tu !
« Vous reprendrez un breuvage
« Merci
« Pour le plaisir !
Ndlr : pour bien comprendre ce texte, allonger en diésant les syllabes e, é, è, ai, avec un long accent grave ! Accent très circonflexe sur les â, les ô ! Trainez la fin des phrases, prononcez les « an » « hein », roulez les rrr et mouillez les diphtongues …
Vous y serez !
Québec !
Je me souviendrai.
samedi 19 septembre 2009
Princeton Parade : How much Sarko ?
Princeton, 19 septembre : l'automne semble encore bien loin.
Etudiants en jean/tongs et professeurs en noeud-pap/nikes, tous lourds des appendices de la rentrée universitaire, se croisent avec des groupes de touristes japonais dans l'immense parc de la Fac, autour des lacs et du jardin botanique, qui perdus avec delectation dans d'apparentes speculations sur l'avenir du monde, qui plus impatients au fond de la "party" de ce samedi soir, les uns savourant la douceur d'une après midi estivale, les autres déjà soucieux de leurs tests, du Gmat et des programmes du semestre.
Un campus, quoi !
Beaucoup rejoignent le concert offert par une clique locale en frac orange et noir, les couleurs de la ville, pour le "Gran opening" d'une "eating house" qui les accueillera toute l'année, avec leurs joies, leurs chagrins, leurs succès, leurs angoisses, leurs diplômes et leurs amours qu'ils noieront ici dans la bière tous les samedi soirs.
D'autres s'attardent au bord des bassins.
Des voitures de pompiers, surement soutenues par le syndicat d'initiative local, hurlent au loin. Les entrelacs de fils électriques hérités du progrès industriel quadrillent l'horizon.
Bienvenue en Amérique !
Les enfants, comme partout dans le monde, jouent sur la place pendant que les mamans font les courses. Vélos, skate. Les bandes d'ados se forment. Des jeunes filles traversent jambes nues le bassin de l'esplanade.
La vie coule, comme la "Bud", les sodas et et les cocktails fluo a la terrasse no-smoking du Whitterfall grill.
On se bouscule aux rayons du "Whole foods markets" . Ça ne va pas si mal !
Le New York Times ouvre sur un crime aux motifs inconnus - lie sans doute au stress - dans un des grands "labos" de Yale, "résultat d'un climat de violence au travail" … La SEC propose d'interdire aux traders les "flash orders", certaines catégories de transactions automatiques. Limitation des bonus, indiscrétions sur You-tube et pic du chômage. Ça rappelle quelque chose.
On commente le nouveau plan de déploiement des missiles anti-Iran de Barack Obama. Bushiste ou reaganien ?
Pas un mot sur l'affaire Clearstream, sur la taxe carbone, les déboires du PS et les débordements hortefesques ! Rien sur la préparation du G20 ! Mais qu'est ce qui les intéresse donc ?
Quand même ! Page A21, Le "political mémo" titre "Obama Omnipresident" - copieurs ! -, parle de son don d'ubiquité et s'interroge : "How much Obama is too much Obama ?" , quelle dose d'Obama fait trop d'Obama ? Sous le simple prétexte d'un plan assez soutenu d'apparitions dans les média ! Supplanterait-il enfin ici Paris Hilton ?
Heureusement que notre président a nous lui prodigue ses meilleurs conseils ...
PS (hi, hi ...) : How much Sarkozy is too much Sarkozy?
mardi 15 septembre 2009
On rentre !
Allez ! Du courage …
On rentre!
Le 15 septembre, comme quand on était petits.
Ca y est, il fait carrément frais, malgré les promesses d’automne exceptionnel des météorologues de tout poil. Quelques feuilles dorées parsèment trottoirs ou pelouses. La campagne garde belle allure, rengorgée des feux d’un été d’anthologie ; mais la sève jaunit depuis quelques jours hêtres et peupliers, les cimes des tilleuls et des marronniers. Les terrasses encore bronzées font illusion l’après midi, quand un soleil palot étire les ombres au ras de carrefours embouteillés. Les pulls et la lumière s’imposent dès vingt heures.
On attendait une première poussée de cèpes : elle est enfin arrivée, malgré la mauvaise lune d’une année où l’on en comptera treize !
Le bar de la plage et les volets des maisons ont fermé … Les beaux jours ont failli balayer le souvenir d’une crise lointaine que tous les commentateurs étaient prêts à oublier entre deux alertes aux bonus et un débat sur la fiscalité écologique. Les politiques, les syndicats, les organisations patronales et consulaires et les clubs de boule ont rendu les universités aux étudiants finalement mieux adaptés aux lieux, et au genre.
Ted Kennedy et Mickael Jackson ne sont plus … Non plus que quelques grandes vieilles dames parties quelque soir calme d’aout avec leurs valises pleines de mémoire.
Sans le triomphe d’Ali Bongo, on aurait oublié les élections iraniennes, et sans la rentrée littéraire celles du premier secrétaire du parti socialiste.
Brive est resté trois jours leader du Top14 avant de retrouver son rang. Tulle fait un carton, en amical. L’équipe de France de foot continue sur sa lancée. Tout est normal !
Sauvés par le judo.
Ca y est, ils sont tous en place ! Obama, Begbeder, Drucker, Le nouveau Libé, Domenech, Amélie Nothomb, le bistro du coin, Canteloup, ma gardienne, Ruquier, Duhamel et le marchand de journaux …
On reprend la réunion du mardi.
Et le président qui depuis quinze jours, entre le Brésil et Les Etats-Unis aura réglé le scandale des bonus et promulgué la « taxe carbone », promis des états généraux de l’entreprise, menacé le G20 de claquer la porte, grondé deux ou trois ministres, et vraisemblablement, entre autres, assisté à quelques obsèques et distribué quelques médailles … Avant sans doute de prendre enfin en mains le méchant virus.
Il travaille, lui !
Tout en place donc !
Le décor est planté.
Vivement l’été prochain.
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