Promis, on s'écrira !

De gros nuages blancs se promènent dans un ciel déjà délavé … Il ne fait pas si chaud … C’est la fête au village, l’une des dernières de ces fêtes votives qui émaillent l’été de guimauves, d’accordéon, de chamboultou et de bonne humeur ; la buvette du comité des fêtes bat des records ; les petits enfants pleurent pour un dernier tour de manège … Ils veulent la queue du Mickey, et tomberont de fatigue, ce soir, après le feu d’artifice ; les ados se retrouvent dans un garage au rythme des tubes de la saison ; ils s’embrassent derrière les baraques en planche, et s’éloignent, main dans la main, sur des sentiers fournis qui mènent à des clairières improbables. On se promet de s’écrire …

Derrière les murs épais ornés de glycines des maisons bourgeoises, de grandes tablées réunissent les familles, avant que la rentrée n’égaye les cousins ; on va ranger le barbecue ; la maîtresse de maison sourit ; elle partirait bien, au moins en rêve, avec l’aventurier de la bande. On se promet des retrouvailles, ici ou là, avant longtemps.

Les prés sont encore très verts, il a tant plu ! Les arbres des vergers et de la forêt portent encore beau, comme au début de juillet ; les fleurs des champs et des jardins éclaboussent de couleurs ; les hortensias ne veulent pas flétrir.la nature se repose … Seules les premières giroles suggèrent la probabilité d’un automne. Il y aura encore quelques mariages, et de chaudes journées d’arrière saison ; on se promet d’en profiter.

Mais la page « jeux de l’été du journal » va disparaître ; le train de 18h23 est doublé ; le quai de la petite gare est bondé de voyageurs qui se reconnaissent et s’embrassent … Pulls et tongs ; jeans et lin … Sénatoriales et universités d’été … Rigueur et rentrée …
Qui les promesses engagent elles ?