lundi 23 mars 2009

Bouton d'Or



Il semblerait donc que les dirigeants de la Société Générale aient finalement renoncé aux stock-options qu’ils s’étaient innocemment distribuées, vraisemblablement sous la ferme pression du Président de la République et de madame Lagarde - « il serait temps que Société Générale rime avec intérêt général » - dans le sillage de Barack Obama indigné par les primes livrées à certains employés de la compagnie d’assurances AIG, les éminences elles-même confortées par une opinion légitimement consternée.

Nul doute que les protagonistes de cette piécette ont du se parler ; mais l’intervention de Nicolas Sarkozy et de sa ministre s’apparentent malheureusement pour le public à du strict pouvoir d’influence ou une injonction purement médiatique, voire une incantation. Aucune règle, aucun contrat ni aucune convention n’ont pu éviter cette dérive pour le moins malencontreuse par les temps qui courent. L’Etat protecteur prête quelques milliards et les dirigeants, sans doute pour se récompenser d’avoir obtenu cette aide, se mitonnent une petite prime de quelques millions d’euros à terme ! Ca ne peut ni restaurer la confiance, ni laisser croire à la possibilité d’une « refondation du capitalisme » promise par tous les Gxxx de la terre.

Pire peut-être, on reste abasourdi par un tel comportement chez un « chef d’entreprise » échaudé il y a un an par une perte de quelques milliards constatée sur des opérations de marché apparemment mal maîtrisées par ses collaborateurs et son organisation, obligé d’abandonner la présidence opérationnelle de son établissement et recourant au secours de l’Etat face à la crise financière. Aucune leçon ne porte donc et le reflexe de la cupidité reste curieusement persistant chez ceux dont on attend un peu d'exemplarité et dont certains ont appris à l'école la noblesse du service de l'Etat et de la collectivité. Bien plus qu'autistes comme le suggère dans une tribune du Figaro leur "ami" Alain Minc - ne conviendrait-il d'ailleurs pas qu'il restitue une part des honotaires perçus d'entreprises aujourd'hui en difficulté malgré ses conseils ? -les patrons sont devenus addicts, accros, junkies, intoxiqués ... Prêts à n'importe quoi pour leur dose ... Les vapeurs de bonus leur montent à la tête, on sniffe du CAC40. Ils en oubieraient leurs métiers et leurs responsabilités, leurs productions et leurs salariés.

Attention, un mauvais diagnostic peut conduire à une thérapeutique inappropriée. On ne reviendra plus dans une saine économie sans de lourds changements dans les états d’esprit. On en est bien loin, et la désintoxication sera longue.

Enfin, ce premier week-end officiel de printemps aura réchauffé les cœurs et les corps. Le soleil était là. Les pâquerettes, les primevères et les pissenlits envahissent les prés et les camélias éclatent.

On a failli voir – un peu tôt pour la saison – éclore un premier Bouton d’Or !

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