lundi 30 mars 2009

Duels




Ainsi le préservatif devint-il l’accessoire symbolique de la rigidité papale ; le malheureux évêque d’Orléans l’enfourche (le thème !) jusqu’à discuter de la maille de l’objet comparée à celle du virus. En pleine période de p(r)êche ! Et jusqu’à notre ami Denis Tillinac qui en rejette l’usage, sans doute par sricte convenance personnelle. « Je préfèrerai me taper un rossignol », dit-il, au risque de contracter la dangereuse grippe aviaire !

Au-delà des considérations éthiques, observons simplement que d’une certaine manière le Pape revient ainsi sur son « core business ». Il ne court pas après le chaland. Il consolide des forces millénaires et recentre son discours sur les cibles principales, celles qui ont de tout temps consolidé l’Eglise. Un peu comme François Fillon au soir du 19 mars, en refusant tout compromis démagogique s’est vraisemblablement installé au cœur de l’électorat de droite. Un peu comme Bernard Thibaut quand il appelle à une nouvelle manifestation les derniers fidèles ou les nouveaux accros de Nation-République.. Un peu comme Olivier Besancenot refusant toute alliance avec une « grande gauche » rassemble sereinement les tenants farouches d’une doctrine non-capitaliste.
Pendant ce temps, le Président, empêtré comme par le sparadrap du capitaine Haddock de ses amitiés nanties et de ses promesses inaccessibles, estoque duel après duel, de manière stérile et inaudible toutes les frondes réveillées par la crise.

Ainsi va sans doute le monde quand on n’y comprend plus rien. Il y a ceux qui ferraillent et guerroient contre tout en espérant front après front repousser l’ennemi, et ceux qui butinent leur pré carré en attendant que ça passe. Tenir ses positions, c'est de la stratégie à la McKinsey, et rien ne dit que la carte sociétale n'aura pas changé.

Restent enfin ceux – le gros de la troupe – qui privés d’illusions n’observent plus les premiers, ces élites dont ils ont naturellement divorcé non sans avoir calmement annoncé leur projet de séparation. Ils laissent les fauteurs de combats s’entredéchirer, se réunir, défiler et se congratuler. Ils mènent leur guerre à eux en refusant une collaboration inefficace ; ils entrent doucement en résistance, entre eux, et beaucoup dans les escarpements de Facebook et les maquis des millions de références Google.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Philippe Val, le patron de Charlie Hebdo et éditorialiste le vendredi matin sur l’antenne de France Inter. Le choix ne manque pas d’une certaine logique : Hees pour radio france et Val sont de vieux amis et Philippe Val est aussi un ami de Carla Bruni… Dans ce qu’il faut appeler l’"affaire Charlie", Philippe Val a aussi été un défenseur, de facto, du fils et de la belle-fille du président de la République. Pouvoir et Médias !!! l'amour improbable ! et pourtant : ça fonctionne là.....