mercredi 10 septembre 2008

Lettre à Edvige

Chère Edvige,

Tout a été dit par tous sur vous.
Le président vous a donc enfin pris en charge et tout va s’arranger ; madame Alliot-Marie envisage même l’éventualité de recourir à un texte… , c’est dire…

Chère Edvige, vous êtes un symbole de l’incompréhension des dirigeants et de la paranoïa bureaucratique de notre beau pays.

D’abord, trop d’info tue l’info. L’accumulation boulimique de critères en rend toute exploitation périlleuse ; c’est un fantasme ancestral des gouvernants de croire que, quand on saura tout sur tous, nous vivrons enfin en harmonie et en sécurité et qu’ainsi ils régneront en paix. Aucun critère, par ailleurs, ne segmente plus et ne décrit plus les comportements d’une société désorientée, sans histoire et sans cap, sans repère idéologique ou religieux ; les personnes se rejoignent aujourd’hui dans l’instant en hordes ou tribus selon l’intention ou la préoccupation du moment. On ne sait Qui Croire (Éditions Descartes) !

Nous ne sommes plus au siècle des lumières et nos ministres n’en sont pas tous, qui observent, comme si rien n’avait changé, une population qui leur a échappé, avec la complicité d’un appareil maintenu dans l’utopie technocratique.

Chère Edvige, ils ont tous dit le bien ou la crainte que vous leur inspiriez ; mais puisque par construction vous êtes handicapée, puissiez vous au moins ne jamais, au détour d’une maladresse, être l’auteur involontaire d’une de ces injustices bénignes qui font du mal aux hommes et aux peuples.

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