vendredi 12 septembre 2008

Soigner le foie plutôt que les boutons !


« L’Europe admet donc être au bord de la récession. » (Le Figaro, 11 septembre)
On connaît les chiffres – imprécis – de la croissance, on apprend que la France a perdu 19000 emplois au 2è trimestre, on constate une baisse de 25% des ventes de logements, le ministre du budget racle les fonds de tiroir, les établissements financiers n’en peuvent plus de croire, ou faire croire, qu’ils sont encore des victimes collatérales de la «crise des subprime » aux USA … où l’on nationalise deux banques !
Le cac40 est attiré, par rebonds successifs (voir le billet du 8 août.) vers les 4200 points.
Les commerçants n’ont pas l’air de trouver cette rentrée enthousiasmante.

Monsieur Trichet, qui n’a jamais dirigé d’entreprise, ni connu de soucis de fin de mois, s’entête dans son combat contre l’inflation qui avait pourtant accompagné le développement des années 70.

Les experts, et les conseillers financiers, expliquent que nous avons connu de telles périodes, dans les années 80 et 90… Ils montrent des courbes historiques d’évolution depuis 40 ans ; ils ont du mal à produire celles des vingt prochaines années. Ils se rassurent en imaginant que la bourse a anticipé sur l’économie – qui, au contraire, en a peut être souffert – et donc, que le modèle opère toujours.

Mais les entreprises qui produisent de vrais biens, ou de vrais services, ne fonctionnent pas si mal que ça, malgré les embuches et le climat ambiant ; il se trouve « simplement ! » qu’à force de créativité dans les instruments, de « dérivées de dérivées », de « fonds de futures », de « produits structurés » inventés par des mathématiciens sorciers qui auraient pu, sinon, concevoir ailleurs des jeux vidéo, le monde financier s’est déconnecté de la réalité économique.
Une triple veuve californienne investira dans la start-up installée par son petit fils dans un garage les revenus qu’elle retire des fonds de pension abondés pour elle par ses défunts époux et dont elle exige des résultats surs. Et vite !

La bourse était un lieu de mutualisation de l’épargne destiné à financer le développement d’aventures industrielles ; elle est aujourd’hui investie par des fonds qui lui demandent des comptes tous les trois mois ; il en faut beaucoup plus pour concevoir un avion ou une paire de chaussures, et ouvrir un magasin ! Le monde contemporain, fou, a perdu la notion du temps, du temps de l’homme, qu’il faudra bien réhabiliter pour retrouver, si c’est possible, le calme indispensable à l’exercice d’une vie. En cas d’éruption chronique de boutons sur le visage, on peut essayer une pommade, mais il vaut mieux soigner le foie !

Et pour ça, il faut du temps, plus de temps, beaucoup de temps …

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Prenons donc le temps d'e-pensee pour ne pas le perdre mon Cher Jean.
En attendant je vous emmbrousse également très fort.