jeudi 26 février 2009

Touche pas à ma région !


36000 villages gaulois et 21 régions ! Les français laïques, jacobins, centralistes et frondeurs, retrouvent instantanément l’amour inconditionnel et compulsif de leurs clochers, qui s’écroulent pourtant, faute d’efficacité territoriale, dès qu’on gatte aux portes de leur jardin !

Tout le monde le sait, tout le monde le sent : la superposition dadesque des communes, communautés, cantons, territoires, parcs, pays, syndicats, départements et régions – entre autres - dessine un maquis inextricable où les décisions se perdent, les responsabilités se diluent et les crédits s’évaporent, où les démarches administratives – kafkaïennes – les palais et les éminences se multiplient et se télescopent, et les services aux citoyens se stérilisent.

Quand un autochtone de Chamboulive vient s’installer au Lonzac (6 km !), il faut deux générations pour que l’intégration s’opère. Quand on touche aux plaques minéralogiques, la représentation nationale – en pleine crise – s’insurge. Au siècle d’Internet, à l’heure de la reconstruction des économies et des sociétés et à la veille des élections européennes. Les frontières départementales étaient nées de la vitesse du cheval !
La multischizophrénie trouble les repères et les identités.

Good luck, monsieur Balladur ! Mais le Président vous aide. Il avait rejeté la proposition de la commission Attali, mais il a doucement modifié les responsabilités des préfets. En promettant de supprimer la taxe professionnelle, il assèche les ressources de telle communauté territoriale. Il se trouvera toujours un politicien pour dénoncer la manœuvre politicienne ! Dans la tempête, la solidité des racines rassure.

La nostalgie du cocon protecteur reste par ces temps légitime; Elle n'interdit pas d'entreprendre. Et puis, limousin, aquitain ou auvergnat, européen ou citoyen du monde, on ne bousculera pas de sitot la silhouette de mon égile derrière le mur de glycines et le café du matin au "Rochefort".

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