samedi 28 février 2009

Monsieur Loyal ?



Les compétences et la rigueur de monsieur François Pérol ne sont nullement en cause.
Conseillons lui simplement d’apprivoiser les gènes de la solidarité qui ont présidé au développement des mouvements mutualistes et pourraient inspirer l’évolution des modèles capitalistes.

Mais, si c’est lui qu’il fallait, s’il est compétent et s’il est le meilleur pour la job, pourquoi ne pas juste le dire ? Comme ça.
Quel besoin d’invoquer le bouclier d’une commission de déontologie dont on ne comprend plus le rôle – sert-elle à quelque chose ?- et qu’en fait personne n’a consultée ?
Pourquoi mentir ?

Aux Etats-Unis que vous admirez tant, Monsieur le Président, vous frôliez la correctionnelle et à tout le moins le projet de déclenchement de la procédure d’ »empeachment » ! On peut discourir à l'envie des travers de ce grand pays,mais on n'y tolère pas le mensonge dont la constance démocratique – merci Monsieur Tocqueville – a fait un indicateur incontournable : au-delà, il y a la triche, l’oubli du respect mutuel que se doivent les gouvernants et les gouvernés et les fissures corollaires de la confiance.
Aupays des réseaux mondiaux, l'information n'est plus le pouvoir. Rien - fut-ce l'urgence, au détriment de l'essentiel - ne justifie qu'on trahisse la vérité. Au contraire, en 2009 les mots restent autant que les écrits.

Par quel dessein malin notre goût de la dialectique nous conduit-il à faire des croche-pattes aux règles du jeu, au temps et aux gens ? Les pirouettes peuvent séduire, elles ne convainquent pas. Elles oblitèrent plutôt les espoirs que nos concitoyens mettaient dans votre dynamisme.

Bravo l’artiste ! Mais on a vu le truc … Les chemins de la relance ne sont pas magiques, comme ceux du pays d'Oz. Chacun le sait et se méfie des reflets des revers moirés du costume de piste de Monsieur Loyal.

jeudi 26 février 2009

Touche pas à ma région !


36000 villages gaulois et 21 régions ! Les français laïques, jacobins, centralistes et frondeurs, retrouvent instantanément l’amour inconditionnel et compulsif de leurs clochers, qui s’écroulent pourtant, faute d’efficacité territoriale, dès qu’on gatte aux portes de leur jardin !

Tout le monde le sait, tout le monde le sent : la superposition dadesque des communes, communautés, cantons, territoires, parcs, pays, syndicats, départements et régions – entre autres - dessine un maquis inextricable où les décisions se perdent, les responsabilités se diluent et les crédits s’évaporent, où les démarches administratives – kafkaïennes – les palais et les éminences se multiplient et se télescopent, et les services aux citoyens se stérilisent.

Quand un autochtone de Chamboulive vient s’installer au Lonzac (6 km !), il faut deux générations pour que l’intégration s’opère. Quand on touche aux plaques minéralogiques, la représentation nationale – en pleine crise – s’insurge. Au siècle d’Internet, à l’heure de la reconstruction des économies et des sociétés et à la veille des élections européennes. Les frontières départementales étaient nées de la vitesse du cheval !
La multischizophrénie trouble les repères et les identités.

Good luck, monsieur Balladur ! Mais le Président vous aide. Il avait rejeté la proposition de la commission Attali, mais il a doucement modifié les responsabilités des préfets. En promettant de supprimer la taxe professionnelle, il assèche les ressources de telle communauté territoriale. Il se trouvera toujours un politicien pour dénoncer la manœuvre politicienne ! Dans la tempête, la solidité des racines rassure.

La nostalgie du cocon protecteur reste par ces temps légitime; Elle n'interdit pas d'entreprendre. Et puis, limousin, aquitain ou auvergnat, européen ou citoyen du monde, on ne bousculera pas de sitot la silhouette de mon égile derrière le mur de glycines et le café du matin au "Rochefort".

samedi 21 février 2009

"CancelierAcadémie"


Petite semaine.
Au fond rien n’empêche encore les français de partir en vacances, et cette année la neige est exceptionnelle … Et depuis quelques jours le soleil et le ciel ; au moins plus au sud, donnent aux paysages des envies de printemps. Quelques oiseaux se risquent à pépier dans des arbres.
Leurs branches commencent-elles à se colorier, ou bien en a-t-ton tellement envie qu’on en rêve.
Cela dit, fait froid !

Très froid, dans les réunions sociales, dans les universités, à la bourse, dans les entreprises, dans l’équipe France de Rugby à XV … Partotu, sauf peut-être àla Guadeloupe où là ça chauffe vraiment. Le président est sur tous les fronts. On ne change pas de cap, il l’a dit à la télé. Un calme étarnge semble régner.
Exceptionnellement trop de Sarko n’aura pas cette fois encore tué Sarko …
Combien de temps la résignation restera-t-elle supportable ?

Une information d’importance dans un Figaro du 18 février: ZDF, une chaine de télévision allemande envisage une émission de télé-réalité pour désigner les futurs candidats à la chancellerie. En Allemagne, les successeurs d'Angela Merkel ! Nous en avions dès juin dernier suggéré le principe, en le craignant, sans trop y croire, en l’espérant peut-être juste pour signaler la fin de la démocratie représentative. Quel moyen plus contemporain pour choisir ceux dont on ne se demande plus s’ils ont encore une prise sur le cours des choses ! Bien plus simple et transparente que le procédé Ségolène modifié Obama avec leurs amis de facebook pour tenter de réconcilier les citoyens avec la politique.

En la matière aussi, il va falloir refonder "grave".
En attendant, on pourrait également utiliser la méthode pour primer les élégants bovidés actuellement en villégiature à Paris pour le salon de l’agriculture que Nicolas Sarkozy a inauguré ce matin.

Sans esclandre ! Tout fout le camp !

mardi 17 février 2009

Réussir ...


« Réussir dans la crise » titrait Challenge le 12 février, et de citer, entre autres la Logan, Ikea, la voiture électrique de Bolloré, l’I-phone et le livret A, McDonald’s, Hermès et Guerlain autant de valeurs sures qui n’ont pas attendu novembre 2008 pour appliquer les recettes découvertes par l’hebdomadaire : dépouiller, innover, tomber juste, s’imposer et ennoblir. Autant de « marronniers » du « management » qui reviennent régulièrement dans la presse économique. N'avait-t-on pas simplement oublié leur efficacité, hypnotisés par trop de sophistication financière impossible à comprendre, à dompter ou contourner ?
Le Figaro du 10 soulignait la croissance du nombre de créations d’entreprises en France. Le Journal du Dimanche du 15 annonce à la Une : « Mode de vie, les Français changent tout », 76% sont prêts à acheter écolo et durable en rejetant les gadgets.

En dix jours, en gros depuis l’intervention du Président, il semble que l’on ose accepter l’idée de la récession ; et si madame Lagarde elle-même, réputée pour la justesse de ses oracles, prévoit un timide recul de 1% du PIB en 2009 – moins qu’au dernier trimestre ! -, on peut s’attendre à bien plus. La crise cristallise donc notre quotidien. Elle s'incruste comme une maîtresse familière, envoutante et pernicieuse qu'on voudrait n'avoir jamais croisée.

Mais si la crise est durable, est-elle encore vraiment la crise ? Un nouveau décor qu’il faut bien adopter s’installe. Le monde a changé doucement et sournoisement. Il craque, ses locataires aussi. Le cortège des catastrophes prévisibles – toutes, et des pires - dans des schémas dorénavant éculés ne se démontera que dans l’invention de nouvelles règles du jeu. Il faudra bien partager les résultats de Total ! Et pour ce faire, et tenter de réussir hors mesurettes, hasard et improvisation le rendez-vous social de mercredi prochain, il faudrait vite adopter une vision nouvelle,respectueuse des histoires, stable et admissible pour le plus grand nombre de nos congénères des rôles et responsabilités des acteurs : les salariés, les investisseurs et l’Etat. La crise est sans doutes soluble dans l'effort et l'imagination.

« Réussir dans la crise », avec la crise, par la crise ?
Ou réussir tout court ? Dans une société qui aurait basculé sans encore assurer son nouvel équilibre.

Vive la crise ?

mercredi 11 février 2009

9 mai 2012, fin de la crise


2012 ou 2013 … Dans tous les cas, pas avant, quoiqu’en disent les oracles de tout poil et de toute obédience perdus entre les faits, leurs effets, leurs espoirs et autres désespoirs.

Ca couvait, mais la période et cette « crise » auront définitivement fait basculer les comportements dans les modes de consommation … Le superflu n’est plus à la mode sans au fond qu’il en coute trop au bonheur de vivre. L’industrie automobile, encore structurante pour nos sociétés, ne repartira durablement que lorsqu’on trouvera derrière les vitrines et sur les parcs des concessionnaires des petites voitures propres, électriques, hybrides ou même thermiques mais vraiment nettoyées ! Les progrès de la fabrication et des organisations ont raccourci les temps de production. Les projets sont depuis longtemps dans les cartons des manufacturiers – que ne les ont-ils pas développés plus tôt ! - . Mais il faut encore trois ans pour « lancer » un modèle, trente mois peut-être dans une économie fluide servie par un système bancaire efficace.

Or nos banques sont encore mal en point, malgré les efforts des états. Les financements se font tirer l’oreille. Elles n’ont pas encore épuisé les gisements de crédits à risque – les prêts en particulier consentis dans les opérations de « LBO », ou reprise des entreprises par leurs salariés - et n’ont pas encore acté toutes les provisions nécessaires.
Elles sortiront, peut-être, de leur convalescence au plus tôt au printemps de l’année prochaine !

Enfin, l’efficacité de l’entreprise et le climat social ne s’apaiseront pas sans une réforme du fonctionnement des économies, la fameuse « refondation du capitalisme » chère, a juste titre, à notre Président. Il s’agit là de remettre à plat la répartition des profits des entreprises, de la valeur et des richesses créées entre les actionnaires investisseurs, les salariés et les Etats. Non sans la réflexion sur un code d’éthique et une forme de « gouvernance » mondiales : on peut s’attendre à une belle et longue discussion.

Alors voilà : 3 ans pour faire une auto, 6 mois de moins peut-être en tenant compte des projets ébauchés, une année de remise en état des appareils financiers, et 10 à 15 % de gains d’efficacité si tout vient dans l’enthousiasme ! 36 à 38 mois, au moins ! Sans compter les mouvements sociaux, quelques tsunamis et la grande panne internet !

L’embellie est donc au plus tôt pour le printemps 2012 sans compter la campagne électorale qui battra son plein !
Alors, pourquoi pas le 9 mai, pour mon anniversaire ? Après, il y aura les vacances, le tour de France et la rentrée ; on attendra le mondial et on aura encore perdu presqu’un an.

Les incantations sont vaines : on ne fait pas pousser l’herbe en tirant dessus.

lundi 9 février 2009

53/53 ????


Quel lundi.
Noir, froid, mouillé …
On annonce la tempête hebdomadaire. Fait un temps à ne pas mettre un Sarko dehors ! D’ailleurs on ne l’entend plus, depuis jeudi.
Libé annonce ce matin 53% pas contents du tout. Le Figaro avait trouvé vendredi 53 % convaincus par sa dernière prestation ! Vivent les sondages ! Ex-æquo ! Tout est sous contrôle.

La suppression de la taxe professionnelle et de la première tranche d’imposition ne semblent pas enthousiasmer les foules … et n’apparaissent pas suffisantes pour relever le pays. Si on supprimait les collectivités territoriales et les classes moyennes ? Le Président a quand même repéré que nous vivions une crise d’une ampleur exceptionnelle. Ouf, ça ne lui a pas échappé ! Mais face à l’enjeu, on pouvait s’attendre à une de ses envolées romantiques et déterminées … Au moins une piste pour la refondation du capitalisme à laquelle il tient tant.
Petite forme, Nicolas ! L’hiver commence comme au commun des mortels à lui peser. Et Barack qui ne l’appelle pas tous les jours, et l’Europe qu’il ne peut plus bousculer sur la table des négociations ...
Une petite Saint Valentin au soleil avec Carla serait bienvenue.
Bagdad ou Val d'Isère ?

Il pourrait emporter les livres de la semaine : K. et « Belle amie », et les pensées de Ségolène … Aux contenus entièrement déflorés par la presse hebdomadaire. Les rayons des libraires se font décidément complices de la pipolitude ! On attend avec impatience les listes des meilleures ventes pour s’assurer que le public ne s’y laisse pas prendre, et signifier aux éditeurs qu’on voudrait bien avoir de jolis livres à lire, avec des vrais écrivains qui racontent de belles histoires qui nous distrairaient et nous nourriraient, et pas seulement leurs auteurs en quête d'une improbable notoriété !
Balzac et Zola, c’était plus digne, écrit et plus rigolo.
Je repars avec Orsenna et Kersauson.

Quel lundi.
Noir, froid, mouillé …

jeudi 5 février 2009

Le résultat résulte (bis)


B.O. veut donc limiter les salaires des patrons des entreprises aidées par l’Etat. Rien de plus sensé. On ne refondera pas le capitalisme, ou toute autre forme – à inventer ? -, sans une forme de consensus – éthique, en particulier - sur les règles du jeu … En voilà une.
Il évoque 500 000$. Rien de plus inefficace ! Focaliser ainsi l’attention, et les tensions, sur le chiffre évite naturellement et en toute sérénité de se remettre en cause sur les comportements et met en route les machines à détourner la règle. L'imagination ne manque pas lorsqu'il s'agit d'inventer les modalités de la récompense.
Bizarre, pour cet homme qui depuis son arrivée à la Maison Blanche avait pris un juste soin à ne prononcer aucun chiffre !

Eric Besson est fier de proclamer un objectif de 27 000 reconduites à la frontière en 2009, plus que son prédécesseur ! La course est entamée ! Là encore, le sujet est suffisamment sensible, et impliquant pour nos sociétés (On se rappellera utilement que dans les œufs au bacon, la poule est concernée quand le cochon est impliqué !) pour qu’on débatte et statue d’abord les diagnostics et les contraintes, les règles et leurs attendus … Les chiffres trompent et rassurent.

Dans les deux cas, le piège de l’objectif quantifié peut se refermer sur les meilleures intentions et en stériliser les effets. Tout bon commercial raconte avec délices les stratégies qu’on déploie pour maximiser sa rémunération quand l’indicateur est à ce point tangible.
Michel Hidalgo et Yannick Noah expliquaient en leur temps qu’on ne gagnait pas les matches en regardant le tableau d’affichage, mais en faisant du beau jeu.

Il y a péril à confondre l’objectif avec le résultat.
Le résultat résulte !

dimanche 1 février 2009

Quelle manif?


Petite semaine.
Fait froid. L’hiver et la crise commencent à peser …
Heureusement, pour détendre l’atmosphère, les manifs de jeudi. Froid, mais beau … La grève est à peine suivie, sauf par ceux qui, sous prétexte de grève, ont simplement décidé de rester chez eux. On n’a jamais aussi bien circulé dans Paris. Les métros et les bus fonctionnent.

Le soleil a favorisé une grosse manif. Pourquoi ?
Contre la crise, absurde … Personne n’y peut rien, pas plus que pour le pouvoir d’achat ! Contre Sarko ? Peut-être, mais que faire d’autre ? Martine Aubry affirme bien qu’il y a des solutions, mais, sans doute de peur qu’on les lui pique, se garde bien de les dévoiler … Pour les syndicats eux-mêmes, et pour convaincre de leur représentativité, à quelques jours des élections. Plus vraisemblable, mais sans doute vain …

On a vu des caricatures du Président, on a entendu des slogans hostiles. Le préfet de Saint-lo s’étonne qu’on n’ait pas viré le préfet de Police ! Pour moins que ça, le voilà lui « promu » ailleurs, avec le patron de la police locale.
Fait du prince ? Faut-il réellement lui épargner la grogne de ses concitoyens ? Louis XVI avait inscrit « rien » dans son journal le 14 juillet. « Une révolte ? … Non, Sire, une révolution ». Et si l’on organisait les manifs sur les friches industrielles, loin des cortèges officiels. Ou si l’on construisait des décors de rêve en carton-pâte favorisant de meilleures images au 2O heures, comme dans « Tintin chez les soviets ». L’exaspération des concitoyens est elle a ce point insupportable ?

Les accès de déni de réalité, au-delà des illusions d’optique qu’ils produisent, peuvent nourrir une certaine forme de communication, mais pas le sens de la responsabilité qu’on attend des éminences !