mardi 17 février 2009
Réussir ...
« Réussir dans la crise » titrait Challenge le 12 février, et de citer, entre autres la Logan, Ikea, la voiture électrique de Bolloré, l’I-phone et le livret A, McDonald’s, Hermès et Guerlain autant de valeurs sures qui n’ont pas attendu novembre 2008 pour appliquer les recettes découvertes par l’hebdomadaire : dépouiller, innover, tomber juste, s’imposer et ennoblir. Autant de « marronniers » du « management » qui reviennent régulièrement dans la presse économique. N'avait-t-on pas simplement oublié leur efficacité, hypnotisés par trop de sophistication financière impossible à comprendre, à dompter ou contourner ?
Le Figaro du 10 soulignait la croissance du nombre de créations d’entreprises en France. Le Journal du Dimanche du 15 annonce à la Une : « Mode de vie, les Français changent tout », 76% sont prêts à acheter écolo et durable en rejetant les gadgets.
En dix jours, en gros depuis l’intervention du Président, il semble que l’on ose accepter l’idée de la récession ; et si madame Lagarde elle-même, réputée pour la justesse de ses oracles, prévoit un timide recul de 1% du PIB en 2009 – moins qu’au dernier trimestre ! -, on peut s’attendre à bien plus. La crise cristallise donc notre quotidien. Elle s'incruste comme une maîtresse familière, envoutante et pernicieuse qu'on voudrait n'avoir jamais croisée.
Mais si la crise est durable, est-elle encore vraiment la crise ? Un nouveau décor qu’il faut bien adopter s’installe. Le monde a changé doucement et sournoisement. Il craque, ses locataires aussi. Le cortège des catastrophes prévisibles – toutes, et des pires - dans des schémas dorénavant éculés ne se démontera que dans l’invention de nouvelles règles du jeu. Il faudra bien partager les résultats de Total ! Et pour ce faire, et tenter de réussir hors mesurettes, hasard et improvisation le rendez-vous social de mercredi prochain, il faudrait vite adopter une vision nouvelle,respectueuse des histoires, stable et admissible pour le plus grand nombre de nos congénères des rôles et responsabilités des acteurs : les salariés, les investisseurs et l’Etat. La crise est sans doutes soluble dans l'effort et l'imagination.
« Réussir dans la crise », avec la crise, par la crise ?
Ou réussir tout court ? Dans une société qui aurait basculé sans encore assurer son nouvel équilibre.
Vive la crise ?
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2 commentaires:
L'accroche finale "vive la crise" fait étrangement écho au titre de l'émission de Laurent Joffrin qui a été le signal de départ de la conversion de la gauche "bien-pensante" au libéralisme.
En ces temps où l'on constate les effets catastrophiques du libéralisme, je m'interroge sur l'intérêt intellectuel d'un tel édito où les mots "Reussir" et "vive la crise" sonnent encore comme le carillon de tous les renoncements des hommes de gauche...
Les hommes de gauche, comme de droite seraient bien inspirés de constater que le monde a bel et bien basculé ... Il reste à comprendre et organiser en tenant naturellement compte des dérives des décades passées. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, les dérives, pour beaucoup liées aux imperfections des hommes, ne sont pas le système ! Et la liberté reste une conquête durable à accomplir! Pourquoi ne pas y réussir un peu mieux, et tant mieux si la crise nous y aura aidé
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