mardi 21 octobre 2008

Casse noisettes


Un couple de gentils écureuils a traversé la route, ce matin devant ma voiture à l’Etang Didier, à la sortie du Lonzac vers Uzerche.

La radio répète que trois dirigeants des Caisses d’Epargne ont démissionné hier, à l’issue d’un conseil d’urgence convoqué après le constat d’une perte de 600 millions dans des opérations de bourse risquées. "On joue le rebond", avec les Caisses d’Epargne, le livret A, les petites gens … 6 mois après l’affaire « Kerviel » et la promesse des banques qu’on ne les y reprendrait plus ! 600 millions, un milliard, 5 milliards, ça va ça vient !

Le premier octobre dernier, le Canard enchaîné lançait un pavé en affirmant que l'écureuil était à la recherche de 6,5 milliards d’euros. On évoque les situations périlleuses de leur filiale Natixis, banque d’affaires, et du promoteur immobilier Nexity. Démenti le 2 du directeur général. La ministre de l’économie rassure : « il n’y a pas d’inquiétude particulière en la matière ». Calme plat jusqu’au 7, où l’on "découvre" un projet de fusion avec les Banques populaires. Il n’y a pas de fumée sans feu ! Les rôles sont distribués, Philippe Dupont, des dites banques sera le patron de la deuxième banque de détail française. On apprend vendredi l’ « incident de bourse » à 600 millions : une manip sur des produits dérivés en pleine crise financière ... Chic, le Président « se sent responsable »! Ce premier acte se dénouera dimanche.
A pleines pages de pub dans la presse quotidienne l'écureuil propose lundi 1 milliard aux PME !

Un drame classique et tous ses ingrédients !

On ne propulse donc pas impunément un groupe coopératif et une banque mutualiste dans l’arène des requins de la finance, des créateurs de produits structurés, des champions de l’effet de levier. Il y a péril à pratiquer sur les entreprises des manipulations génétiques.

C’est pourtant sans doute dans les racines vertueuses du monde mutualiste qu’on pourrait – en piochant un peu - retrouver les principes bénéfiques de la solidarité et de la responsabilité nécessaires à cette « refondation » du capitalisme dont on parle tant.

La "Kom", la communication est devenue un exercice obligatoire indiscutablement acrobatique et douloureux, entre révélations, réassurances, annonces soigneusement mises en scène, démentis, entre simple information et vérités d’acteurs aux objectifs spécifiques, parfois antagonistes et pourtant liés dans la tourmente. Ne confondons pas action et communication. Si l’on se taisait de temps en temps !

Les hommes restent fragiles et vulnérables ; connaitrons-nous un jour la nouvelle couleur des nouveaux parachutes ? Pendant la crise, les plus values continuent … Le président de la société générale gagne 1,5 millions. Les cures de désintoxications seront douloureuses, mais absolument nécessaires.

Les processus de contrôle sont imprécis et inefficaces quand les systèmes servent d’alibis aux défaillances de la morale et de la responsabilité.

Les écureuils sont mortels.

Les entreprises aussi !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Casse noisettes"
j'ai trouvé cette discussion sur le site www.expressio.fr/expressions/ :

- Pourtant, c'est beau, ce qu'il y a à l'intérieur d'une noix !
- Tu as raison, la noix est chargée d'une certaine force symbolique, comme l'oeuf, comme tout ce qui renferme, ce qui cache ! ... et la solidité de l'écorce, la coque, la coquille évoquent la difficulté d'y accéder. Il arrive pourtant que l'on puisse être déçu(e) si on y trouve un cerneau noir et desséché ...
pour les Russes, un proverbe nous prévient : "un ami non éprouvé est comme une noix non cassée"

Pour rebondir sur les branches de votre forêt de Correze... Votre ami l'écureuil est bien plus malin que nous, il reconnait immédiatement les coquilles creuses!
Tans pis pour la Caisse D'Epargne et autres mégalomanies virtuelles des petits humains qui se grandissent avec promesses et illusions...à la noix. Finalement, NON fait bien partie du langage humain, alors pourquoi l'utilise-t-on si peu ?
LE CHOIX est bien le reflet de notre liberté, alors pourquoi les brade-t-on autant pour si peu ?

Jean Brousse a dit…

parcequ'on a fabriqué des coquilles de papier et de lumières qui ne trompent que ceux qui s'y enveloppent, et surement pas mes petits écureuils