vendredi 31 octobre 2008
Ambiance "crise en thème"
Les feuilles des arbres se décrochent enfin sous un vent léger soutenu par la petite pluie insidieuse et coupante qui tombe avec conscience. Marronniers et platanes décharnés sont déshabillés pour l’hiver.
Les femmes se sont doucement rhabillées. 5°, brrr, ça caille.
On a sorti les affaires d’hiver, les gants, les parkas et les manteaux.
Les rues luisent du reflet des stops des autos sur le bitume sale et mouillé, ça glisse. Les Vélib ripent. Le zinc humide des toits de Paris se perd dans la couleur du ciel, la tour Eiffel est dans la brume.Ca craint.
L’heure d’hiver assassine revenue il y a trois jours précipite la disparition du jour.
Fait gris, fait froid, fait nuit.
C’est l’automne, il n'y a que lui qui lui s’y retrouve.
Personne dans les boutiques et les restos malgré les promos pré-post rentrée. Les librairies et les salles de spectacle son vides. Ambiance « chrysanthèmes », déclinées sur les parterres des Champs Elysées.
Seules les terrasses ouvertes et dorénavant gazées pour permettre aux fumeurs emmitouflés de s’addicter égayent le nouveau paysage urbain.
Temps de Toussaint. Ca tombe bien, c’est demain
Fait triste.
Il n’y a pas que les feuille des arbres qui on disparu : les bacs des kiosques à journaux sont vides des feuilles des quotidiens! Grève récurrente des NMPP ce jeudi ! Pas d’affichettes, de braseros, de commentaires du SDF attitré autour du vendeur engoncé.
"Circulez, y a rien à savoir!"
Pas de journaux, pas de Sarko !
Pas de crise non plus, pas de CAC, de mercredi noir ou de rebond historique, pas d’élection américaine, pas de procès retentissant dans le Nord de la France, de parents indignes ni d’enfant disparu.
Rien !
Même le Monde dans l’après-midi ne réveille aucun des marronniers de l’instant.
Ca n’est quand même pas le plan du FMI de relance de l’économie mondiale qui va troubler cette torpeur et ce rare repos médiatique.
Ca ferait presque des vacances !
De Toussaint !
jeudi 30 octobre 2008
Veaux d'où ?
Le président vient donc d’être débouté dans l’affaire dite « des poupées vaudou ». Que fait Rachida ? Attendons l’appel.
C’est quand même la septième fois que le président fait un procès. La fonction est-elle à ce point vulnérable et menacée ?
Cela dit, prenons la chose positivement : dans la morosité ambiante, on peut attendre une ruée sur ces figurines, aidée par la campagne de publicité involontaire et considérable que l’Affaire leur donne ; ce sera assurément le cadeau « in » pour Noël. On a déjà Ségolène. On peut tout imaginer : des « juges » pour Rachida Dati et les prévenus, des « profs » pour Xavier Darcos et les élèves, des « manifestants » pour les CRS et des CRS pour les manifestants.
Pour tous l’agent verbalisateur, l’employé de l’ANPE, le banquier et le contrôleur des impôts.
En famille, le petit frère qui prend toute la place, les cousins de la branche malaimée qui ont capté l’héritage et les voisins trop bruyants.
De quoi relancer la croissance, créer des emplois, et alimenter les caisses de l’Etat en rendant le sourire aux Français !
Au plan international, car le produit s’exporte, on trouverait des poupées représentant Georges Bush, Henry Paulson, Jean-Claude Trichet, Gordon Brown, les membres des G8, G20, G7, G27, Gxx, Allan Greenspan,DSK (gonflable!), Jérôme Kerviel et autres banquiers ou traders. De quoi conforter la balance des paiements !
Et pour vous, Monsieur le président, nous vous offrirons deux figurines représentant Angela Merkel et le président tchécoslovaque. Vous voyez que ça peut être utile. Joyeux Noël et bonne année !
lundi 27 octobre 2008
Le résultat résulte
Le Monde dans sa livraison du 28 octobre propose « 14 mesures pour réguler le capitalisme financier ». Toutes avisées qu’elles soient, elles pourraient utilement s’accompagner d’une réflexion sur le capitalisme tout court, code de vie auquel sont peu ou prou confrontés quelque 6 milliards de terriens.
Se souvenir que la bourse est d’abord un lieu de mutualisation de l’épargne destinée à financer les développements à long terme des entreprises. Toute attente quasi-fébrile de plus value à trop court terme grippe une mécanique dont la mathématique financière ne peut que prolonger le mal … sans espoir sur l’issue … Le résultat résulte … Halte au harcèlement !
Se souvenir aussi que les capitaines du navire sont des hommes, et forts et faibles, faillibles, que responsabilité et pouvoir vont de pair, comme risques et récompenses. Le résultat résulte ! Les incantations contemporaines à l’éthique ne sauraient se contenter de petits arrangements entre amis. Il en va de la dignité des sociétés et des hommes. Retrouver les racines du mouvement mutualiste, avant qu'il n'ait été dévoyé par les dérivées de dérivées de deuxième ordre. Que les patrons se passionnent à nouveau pour leurs produits et leurs collaborateurs ! Il y a urgence à concevoir un vaste programme mondial de désintoxication face à l’addiction financière.
Quelques mesures symboliques simples, vraisemblablement inapplicables, pourraient être envisagées :
• Interdire de par le monde l’usage du logiciel « Excel » qui a permis la fabrication en série de « business plans » aux "Ebitda" mirifiques réglés pour justifier des investissements « à effet de leviers », lesquels leviers cassent aujourd’hui sous trop de désillusions.
• Fermer l'option de mathématiques financières de l’Ecole polytechnique et d’autres institutions où l’élite française abandonne avec l’onction du service à l’Etat et la complicité des meilleurs enseignants sa vocation d’ingénieur, et réenseigner dans les classes primaires le théorême de la fermière, la loi économique fondamentale oubliée : bénéfice = prix de vente - prix de revient.
• Etc. … Toute proposition née du sens commun est bienvenue.
Le résultat résulte …
dimanche 26 octobre 2008
Vivement le 5 novembre !
Que de sondages pour deviner quel sera le prochain président des Etats-Unis, la peut-être ex-première puissance mondiale ! Unanimes, ils désignent le leader démocrate Barak Obama, qui, après avoir écarté Hillary Clinton lors des primaires de son camp, fait un parcours sans faute. 10, 12, 15% d’avance sur son rival, des chiffres qui rappellent ceux de la chute de la bourse un vendredi noir !
Et quel intérêt des media français pour ces pronostics ! Panne sèche ? 93% des Français voteraient donc pour Obama, ce que personne d’ailleurs ne leur demande ! Sans doute un besoin de changement encore inassouvi au plan domestique ! Cela dit, dans le passé, en la matière ils se sont souvent trompés.
Petite note : un démocrate américain sur trois semble connaître quelqu’un qui ne votera pas Obama. On sait que beaucoup dépend du vote des jeunes et des minorités. On ignore les choix de la communauté africaine. La couleur et le statut des femmes posent question à certains électeurs, fussent-ils démocrates.
Des sondages nationaux pour un scrutin local aux arcanes complexes. On connaît les caprices de l’opinion et les tours qu’elle peut nous jouer (Qui Croire ?). On se souvient de Le Pen au deuxième tour et du « Non » au referendum européen. Quotas reflétant une structure sociale disparue, esquive des interviewés face aux enquêteurs et aux questionnaires, lourdeurs des recensements… L’opinion et sa traque seront bientôt confrontées à l’épreuve des faits. Chouette !
Triomphe, petite avance, ou… Qui sait ?
Vivement le 5 novembre.
vendredi 24 octobre 2008
Pendant la crise, les cocktails continuent
13 heures.
La rue de Varenne est fermée.
Réception à Matignon ! Très peu de piétons, fussent-ils institutionnels, mais beaucoup d’embouteillages alentour, d’autant que la rue de Babylone est bloquée et la rue de Vanneau chargée des convois de gendarmes sans doute affectés au calme de la cérémonie. Faire comprendre aux forces de l’ordre détachées pour assurer la tranquillité primo-ministérielle qu’on risque un retard préjudiciable à une activité professionnelle normale est vain. Des « pin-pon » inutiles ameutent le quartier, mais les « deux-tons » passent. La sérénité des élites conscientes est essentielle par ces temps troublés.
Pendant la crise, les cocktails continuent.
On vient d’apprendre que les démissionnaires de la Caisse d’épargne le dimanche sont redevenus présidents de certaines de leurs filiales le lundi. Inquiets que nous étions de leur sort, nous voilà rassurés.
Pendant la crise, la solidarité persiste.
On se retrouvera tous, ce soir, au vernissage de la Fiac !
mardi 21 octobre 2008
Casse noisettes
Un couple de gentils écureuils a traversé la route, ce matin devant ma voiture à l’Etang Didier, à la sortie du Lonzac vers Uzerche.
La radio répète que trois dirigeants des Caisses d’Epargne ont démissionné hier, à l’issue d’un conseil d’urgence convoqué après le constat d’une perte de 600 millions dans des opérations de bourse risquées. "On joue le rebond", avec les Caisses d’Epargne, le livret A, les petites gens … 6 mois après l’affaire « Kerviel » et la promesse des banques qu’on ne les y reprendrait plus ! 600 millions, un milliard, 5 milliards, ça va ça vient !
Le premier octobre dernier, le Canard enchaîné lançait un pavé en affirmant que l'écureuil était à la recherche de 6,5 milliards d’euros. On évoque les situations périlleuses de leur filiale Natixis, banque d’affaires, et du promoteur immobilier Nexity. Démenti le 2 du directeur général. La ministre de l’économie rassure : « il n’y a pas d’inquiétude particulière en la matière ». Calme plat jusqu’au 7, où l’on "découvre" un projet de fusion avec les Banques populaires. Il n’y a pas de fumée sans feu ! Les rôles sont distribués, Philippe Dupont, des dites banques sera le patron de la deuxième banque de détail française. On apprend vendredi l’ « incident de bourse » à 600 millions : une manip sur des produits dérivés en pleine crise financière ... Chic, le Président « se sent responsable »! Ce premier acte se dénouera dimanche.
A pleines pages de pub dans la presse quotidienne l'écureuil propose lundi 1 milliard aux PME !
Un drame classique et tous ses ingrédients !
On ne propulse donc pas impunément un groupe coopératif et une banque mutualiste dans l’arène des requins de la finance, des créateurs de produits structurés, des champions de l’effet de levier. Il y a péril à pratiquer sur les entreprises des manipulations génétiques.
C’est pourtant sans doute dans les racines vertueuses du monde mutualiste qu’on pourrait – en piochant un peu - retrouver les principes bénéfiques de la solidarité et de la responsabilité nécessaires à cette « refondation » du capitalisme dont on parle tant.
La "Kom", la communication est devenue un exercice obligatoire indiscutablement acrobatique et douloureux, entre révélations, réassurances, annonces soigneusement mises en scène, démentis, entre simple information et vérités d’acteurs aux objectifs spécifiques, parfois antagonistes et pourtant liés dans la tourmente. Ne confondons pas action et communication. Si l’on se taisait de temps en temps !
Les hommes restent fragiles et vulnérables ; connaitrons-nous un jour la nouvelle couleur des nouveaux parachutes ? Pendant la crise, les plus values continuent … Le président de la société générale gagne 1,5 millions. Les cures de désintoxications seront douloureuses, mais absolument nécessaires.
Les processus de contrôle sont imprécis et inefficaces quand les systèmes servent d’alibis aux défaillances de la morale et de la responsabilité.
Les écureuils sont mortels.
Les entreprises aussi !
Un drame classique et tous ses ingrédients !
On ne propulse donc pas impunément un groupe coopératif et une banque mutualiste dans l’arène des requins de la finance, des créateurs de produits structurés, des champions de l’effet de levier. Il y a péril à pratiquer sur les entreprises des manipulations génétiques.
C’est pourtant sans doute dans les racines vertueuses du monde mutualiste qu’on pourrait – en piochant un peu - retrouver les principes bénéfiques de la solidarité et de la responsabilité nécessaires à cette « refondation » du capitalisme dont on parle tant.
La "Kom", la communication est devenue un exercice obligatoire indiscutablement acrobatique et douloureux, entre révélations, réassurances, annonces soigneusement mises en scène, démentis, entre simple information et vérités d’acteurs aux objectifs spécifiques, parfois antagonistes et pourtant liés dans la tourmente. Ne confondons pas action et communication. Si l’on se taisait de temps en temps !
Les hommes restent fragiles et vulnérables ; connaitrons-nous un jour la nouvelle couleur des nouveaux parachutes ? Pendant la crise, les plus values continuent … Le président de la société générale gagne 1,5 millions. Les cures de désintoxications seront douloureuses, mais absolument nécessaires.
Les processus de contrôle sont imprécis et inefficaces quand les systèmes servent d’alibis aux défaillances de la morale et de la responsabilité.
Les écureuils sont mortels.
Les entreprises aussi !
lundi 20 octobre 2008
Tulle - Ussel
Rugby !
Championnat de France "fédérale 3".
Ussel-Tulle, à Ussel, 20 heures, samedi 18 octobre.
Deux « cités corréziennes » en cinq lettres, récurrentes pour Michel Laclos dans les mots croisés dominicaux du Figaro.
Mais pas totalement inconnues pour autant.
Ussel-Tulle, à Ussel, 20 heures, samedi 18 octobre.
Deux « cités corréziennes » en cinq lettres, récurrentes pour Michel Laclos dans les mots croisés dominicaux du Figaro.
Mais pas totalement inconnues pour autant.
Jaques Chirac y aura contribué.
Sous-préfecture contre préfecture, important par ces temps de découpage électoral, et de réflexion sur la politique territoriale !
Sept mille habitants contre quinze mille !
« Derby local » annoncé par tous les media locaux …
Sous-préfecture contre préfecture, important par ces temps de découpage électoral, et de réflexion sur la politique territoriale !
Sept mille habitants contre quinze mille !
« Derby local » annoncé par tous les media locaux …
Essentiellement « La Montagne », qui le met en scène depuis plusieurs jours.
Il fait beau.
Très beau.
Froid, mais très beau …
Il fait beau.
Très beau.
Froid, mais très beau …
Entre Monédières et Millevaches, peu de raison d’envier les étés indiens des Connecticut et autres Massassuchets ! Les hêtres et les chênes télescopent ici le soleil et le sang.
Mille spectateurs au moins, moitié-moitié pour les deux cités, veulent être de l’affrontement local entre la préfecture, décidée à conforter son statut et ses efforts par une remontée dans la hiérarchie rugbystique et son challenger, capitale des troubadours et du haut-plateau.
On ne sifflera pas ce soir « Bruyères corréziennes », de Jean Ségurel dont on célèbre à quelques lieues d'ici le centenaire, l’hymne local naturellement partagé par les deux équipes. D’ailleurs, on ne l’a pas joué ! François Hollande, le président du Conseil général, aurait donc pu venir. Sérieusement, il aurait même du !
Pour se rappeler du rugby à l’anciennes, la « machine à marrons » fonctionnera naturellement comme dans le temps, quand ce sport n’avait pas cédé aux sirènes d'un professionnalisme excessif et télévisuel. Les invectives affectueuses fusent : "Voleur de poules! Chiffonniers ! Tu t'es vu quand j'ai bu ...". Il n’y a après tout que cinquante kilomètres entre ces deux villes. Il est probable que quelques uns d’en haut ont tenté certains soirs de séduire les sœurs ou les compagnes des gladiateurs tullistes. Les arrières grands pères n'ont peut être pas fréquenté les mêmes maquis en 44. On a toujours des comptes en suspens : « Je te l’avais promise, petit, celle là » !
Et puis le beau jeu revient, après queques "jaunes", dans l’enthousiasme juvénile de joueurs qui veulent en s’amusant – avec sérieux – prouver qu’ici on fait aussi bien qu’à Brive, au Sud, le grand-frère en la matière.
La bière coule convenablement à la buvette. La ventrêche et l’andouille grésillent sur la plancha. On cuit le jambon à l’os pour l’après match dans la salle polyvalente où l’on dégustera quelques tournées de « Salers » distillée à Egletons, juste à côté.
Coup de sifflet.
L’arbitre souffle.
Tulle 29, Ussel 10.
Qu’importe ! La gelée « précoce » de ce soir étoilé d’automne calme les frustrations d’un score qui n’entamera pas l’unité des indigènes de ce joli coin de Corrèze.
Mille spectateurs au moins, moitié-moitié pour les deux cités, veulent être de l’affrontement local entre la préfecture, décidée à conforter son statut et ses efforts par une remontée dans la hiérarchie rugbystique et son challenger, capitale des troubadours et du haut-plateau.
On ne sifflera pas ce soir « Bruyères corréziennes », de Jean Ségurel dont on célèbre à quelques lieues d'ici le centenaire, l’hymne local naturellement partagé par les deux équipes. D’ailleurs, on ne l’a pas joué ! François Hollande, le président du Conseil général, aurait donc pu venir. Sérieusement, il aurait même du !
Pour se rappeler du rugby à l’anciennes, la « machine à marrons » fonctionnera naturellement comme dans le temps, quand ce sport n’avait pas cédé aux sirènes d'un professionnalisme excessif et télévisuel. Les invectives affectueuses fusent : "Voleur de poules! Chiffonniers ! Tu t'es vu quand j'ai bu ...". Il n’y a après tout que cinquante kilomètres entre ces deux villes. Il est probable que quelques uns d’en haut ont tenté certains soirs de séduire les sœurs ou les compagnes des gladiateurs tullistes. Les arrières grands pères n'ont peut être pas fréquenté les mêmes maquis en 44. On a toujours des comptes en suspens : « Je te l’avais promise, petit, celle là » !
Et puis le beau jeu revient, après queques "jaunes", dans l’enthousiasme juvénile de joueurs qui veulent en s’amusant – avec sérieux – prouver qu’ici on fait aussi bien qu’à Brive, au Sud, le grand-frère en la matière.
La bière coule convenablement à la buvette. La ventrêche et l’andouille grésillent sur la plancha. On cuit le jambon à l’os pour l’après match dans la salle polyvalente où l’on dégustera quelques tournées de « Salers » distillée à Egletons, juste à côté.
Coup de sifflet.
L’arbitre souffle.
Tulle 29, Ussel 10.
Qu’importe ! La gelée « précoce » de ce soir étoilé d’automne calme les frustrations d’un score qui n’entamera pas l’unité des indigènes de ce joli coin de Corrèze.
vendredi 17 octobre 2008
Siffler n'est pas jouer !
Grève de la crise aujourd’hui, dont seul le Monde nous rappelle, à juste – gros - titre, qu’on en a pour très longtemps encore! Les rédactions volages courtisent plutôt la surenchère impressionante d'indignation gouvernementale déclenchée par les sifflets du Stade de France : l'actualité souffle !
Belle fermeté ! Après la convocation - entre deux séances de sauvetage du monde - par le chef de l’Etat, madame Bachelot, à qui on ne coupe pas le sifflet, annonce solennelement qu’en cas de récidive on ne jouera pas les matchs et que les ministres présents quitteront immédiatement le stade. Normal, pourquoi resteraient-ils puisqu’on arrête le match ! Et pourquoi son sous-secrétaire d’Etat n’est pas parti mardi soir? A-t-il besoin, comme un chef de bureau craintif, de l’avis présidentiel pour assumer un réflexe normal de dignité républicaine attendu d’un responsable politique?
Si fait, quels sont ces sacripants qui sifflent sur nos fêtes ?
Au delà de l' annonce ministérielle tonitruante dont on ne sent pas bien l’application concrète, il faudrait naturellement tenter d’éradiquer les racines du mal et du mal-être des siffleurs désespérés des cités. Pour eux siffler n’est pas que jouer ! Mais pour étudier et traiter le pourquoi du pourquoi, il faut du temps, du sang froid, du courage et de l’ambition – collective - .
Cela dit, il y a du bon à prendre dans les mesures envisagées pour les équipes amenées à rencontrer les Français : sifflez, et gagnez par forfait plutôt que de vous fatiguer 90 minutes pour le même résultat.
Dans cet esprit, sifflez les dirigeants financiers et politiques, ils se démettront.
Sifflez votre crémière et votre pompiste, ils vous offriront le beurre et le plein.
Sifflez vos enfants, ils feront leurs devoirs.
Trêve de persifflage, embrassons nous Folleville : l’étreint sifflera toujours trois fois, au moins !
Belle fermeté ! Après la convocation - entre deux séances de sauvetage du monde - par le chef de l’Etat, madame Bachelot, à qui on ne coupe pas le sifflet, annonce solennelement qu’en cas de récidive on ne jouera pas les matchs et que les ministres présents quitteront immédiatement le stade. Normal, pourquoi resteraient-ils puisqu’on arrête le match ! Et pourquoi son sous-secrétaire d’Etat n’est pas parti mardi soir? A-t-il besoin, comme un chef de bureau craintif, de l’avis présidentiel pour assumer un réflexe normal de dignité républicaine attendu d’un responsable politique?
Si fait, quels sont ces sacripants qui sifflent sur nos fêtes ?
Au delà de l' annonce ministérielle tonitruante dont on ne sent pas bien l’application concrète, il faudrait naturellement tenter d’éradiquer les racines du mal et du mal-être des siffleurs désespérés des cités. Pour eux siffler n’est pas que jouer ! Mais pour étudier et traiter le pourquoi du pourquoi, il faut du temps, du sang froid, du courage et de l’ambition – collective - .
Cela dit, il y a du bon à prendre dans les mesures envisagées pour les équipes amenées à rencontrer les Français : sifflez, et gagnez par forfait plutôt que de vous fatiguer 90 minutes pour le même résultat.
Dans cet esprit, sifflez les dirigeants financiers et politiques, ils se démettront.
Sifflez votre crémière et votre pompiste, ils vous offriront le beurre et le plein.
Sifflez vos enfants, ils feront leurs devoirs.
Trêve de persifflage, embrassons nous Folleville : l’étreint sifflera toujours trois fois, au moins !
mardi 14 octobre 2008
L'Histoire, toujours l'Histoire ...
Encore une journée historique, a la hausse cette fois : 10%, 11%, 12% ... Partout. Qui dit mieux ? C'est épuisant de vivre ainsi l'histoire en direct. Depuis plus d'un mois ! Cette fois enfin, la presse locale reconnait les efforts du weekend européen. Notre président fait - mieux vaut tard que jamais - la une des journaux : Financial Times, Wall Street Journal, New York Times ... avec photo ... Le salut viendrait-il de la réaction des pays de la vieille Europe ? Incredible here !
Cela dit, aujourd'hui c'est Columbus day, et c'est quand même plus important : les chars et les reines des différentes communautés sont prêts et la parade emprunte majestueusement la 5e entre la 42e et Central Park. Ceux qui ne défilent pas et travaillent courent up and down sur les avenues, le portable vissé a l'oreille : un tuyau, quelques ordres, ou la confirmation du diner de ce soir dans le dernier bistro à la mode de Chelsea. 19h chez Joe. Les discounts enregistrés sur les pré-soldes ne suffisent pas a soupçonner une quelconque panique. Ici, personne n'a - encore ! - perdu sa maison. La vie continue ... "Not in my back yard"
Un dernier sondage ABC - on sait ce qu'on doit en penser - donne 53% à Barack Obama qui propose un plan économique "tough" et martèle le mot " J.O.B.S. " contre 43% pour John McCain qui, lui, continue de taper sur son concurrent ! Toutes tendances confondues, les américains semblent assez résignés. Encéphalogramme électoral plat. La météo est plutôt bonne pour les jours à venir. Dommage, ce soir les grandes chutes d'eau, immenses fontaines installées depuis l'été par Oluf Eliasson le long de l'East River vont s'éteindre : Clin d'œil désespéré du cœur du port le plus dur du monde ... Elle est peut-être la aussi, l'histoire qu'on veut bien vivre !
Cela dit, aujourd'hui c'est Columbus day, et c'est quand même plus important : les chars et les reines des différentes communautés sont prêts et la parade emprunte majestueusement la 5e entre la 42e et Central Park. Ceux qui ne défilent pas et travaillent courent up and down sur les avenues, le portable vissé a l'oreille : un tuyau, quelques ordres, ou la confirmation du diner de ce soir dans le dernier bistro à la mode de Chelsea. 19h chez Joe. Les discounts enregistrés sur les pré-soldes ne suffisent pas a soupçonner une quelconque panique. Ici, personne n'a - encore ! - perdu sa maison. La vie continue ... "Not in my back yard"
Un dernier sondage ABC - on sait ce qu'on doit en penser - donne 53% à Barack Obama qui propose un plan économique "tough" et martèle le mot " J.O.B.S. " contre 43% pour John McCain qui, lui, continue de taper sur son concurrent ! Toutes tendances confondues, les américains semblent assez résignés. Encéphalogramme électoral plat. La météo est plutôt bonne pour les jours à venir. Dommage, ce soir les grandes chutes d'eau, immenses fontaines installées depuis l'été par Oluf Eliasson le long de l'East River vont s'éteindre : Clin d'œil désespéré du cœur du port le plus dur du monde ... Elle est peut-être la aussi, l'histoire qu'on veut bien vivre !
dimanche 12 octobre 2008
All is fine here
Princeton, New Jersey. Samedi matin. Entre 80 et 90 (Fahrenheit!). Aucun journal ne titre sur la réunion du G7 a Washington. Seul le Financial Times l'évoque page 4, après l'annonce des crash des bourses de New York, Francfort, Londres et Tokyo. Paris est oublié ; c'est vrai qu'ici, Nicolas Sarkozy n'est connu que comme le mari de Carla Bruni! Les autochtones promènent leurs bébés dans de rutilantes poussettes, des quasi 4X4 blindées, entre les pelouses de l'université et les rues animées. Les arbres en rougissent à vue d'œil. Tout va !
Aux carrefours, et sur les places, de petits stands aux couleurs d'Obama appellent a s'inscrire sur les listes électorales ... Rien ici de ou sur John McCain, comme dans tout le Nord-est américain, comme en Californie ! On n'est pas dans le Middle West ! Les sondages donnent Obama vainqueur ... mais de quoi ? Dans un pays gavé par les enquêtes ou le système électoral est si complique que les électeurs eux-même ne savent pas l'expliquer. On vote ici pour le président, ou plutôt un représentant en même temps que pour la rénovation de la route 102, et plein d'autres choses ! C'est "trendy" de dire qu'on va ou veut voter Obama, qu'on le souhaite élu, mais nombre de ceux qui auraient naturellement penché pour Hillary hésitent. Une étude publiée par l'université de Stanford indique que 6% des électeurs tiennent compte de la couleur du candidat. Sarah Palin incarne l'American dream, elle est catholique comme il faut. Peut-être qu'en cas de crise grâve on se réfugie plutôt vers les cheveux gris : ceux de John McCain ou ceux de Joe Biden ? On dit que le résultat dépendra de la mobilisation des jeunes et des minorités. Surtout, avec lequel des deux candidats préférerait-on boire une bière ?
Tout va.
Il en est ainsi a New York, étouffée dans les embouteillages du samedi soir. Cohue dans les rues entre la fermeture des boutiques et le début des spectacles, bondés. Le concert de Ray Lamontagne - ça ne s'invente pas ! - est "sold out" au Radio City Hall. La cinquième charrie son flot de "shoppers" et de touristes. Les barrières devant la banque JP Morgan ne sont là que dans l'attente des parades du weekend : demain le défilé hispanique et lundi le "columbus day". Life as usual. On photographie Wall Street et Ground 0. L'horloge de la dette nationale, au coin de la 6e et de la 44e West en réévalue en permanence la contribution familiale (autour de 86025 $]
18h30. Les élégantes arrivent pour prendre un verre au bar de l'Algonquin.
Tout va!
Aux carrefours, et sur les places, de petits stands aux couleurs d'Obama appellent a s'inscrire sur les listes électorales ... Rien ici de ou sur John McCain, comme dans tout le Nord-est américain, comme en Californie ! On n'est pas dans le Middle West ! Les sondages donnent Obama vainqueur ... mais de quoi ? Dans un pays gavé par les enquêtes ou le système électoral est si complique que les électeurs eux-même ne savent pas l'expliquer. On vote ici pour le président, ou plutôt un représentant en même temps que pour la rénovation de la route 102, et plein d'autres choses ! C'est "trendy" de dire qu'on va ou veut voter Obama, qu'on le souhaite élu, mais nombre de ceux qui auraient naturellement penché pour Hillary hésitent. Une étude publiée par l'université de Stanford indique que 6% des électeurs tiennent compte de la couleur du candidat. Sarah Palin incarne l'American dream, elle est catholique comme il faut. Peut-être qu'en cas de crise grâve on se réfugie plutôt vers les cheveux gris : ceux de John McCain ou ceux de Joe Biden ? On dit que le résultat dépendra de la mobilisation des jeunes et des minorités. Surtout, avec lequel des deux candidats préférerait-on boire une bière ?
Tout va.
Il en est ainsi a New York, étouffée dans les embouteillages du samedi soir. Cohue dans les rues entre la fermeture des boutiques et le début des spectacles, bondés. Le concert de Ray Lamontagne - ça ne s'invente pas ! - est "sold out" au Radio City Hall. La cinquième charrie son flot de "shoppers" et de touristes. Les barrières devant la banque JP Morgan ne sont là que dans l'attente des parades du weekend : demain le défilé hispanique et lundi le "columbus day". Life as usual. On photographie Wall Street et Ground 0. L'horloge de la dette nationale, au coin de la 6e et de la 44e West en réévalue en permanence la contribution familiale (autour de 86025 $]
18h30. Les élégantes arrivent pour prendre un verre au bar de l'Algonquin.
Tout va!
vendredi 10 octobre 2008
Amérique... instant fragile d'éternité...
Magnifique soleil quasi printanier sur les érables roux et les taches brunes, mauves, rouges, marron et dorées des forêts très “policées” du New Jersey. Les épis de mais, reliquats du grenier de New York trop vite muris [!], devraient être bientôt récoltés.C'est l'"été indien" comme dans une plaquette de tour-operateur. Les lignes électriques emmêlées et ébouriffées derrière la rivière sortent tout droit de n’importe-quelle aventure de Lucky Luke.
On circule comme avant, les embouteillages sont tout à fait normaux, les voitures neuves et propres, et les shérifs veillent au respect des limitations de vitesse. Ce n’est apparemment pas la guerre! Aucune floraison de panneaux “for sale” devant les cottages des quartiers populaires … Mais beaucoup d'affichettes "Obama Biden" !
Il y a des sourires sur les visages des clients de l’“ancestrale” salle du petit déjeuner de l’historique “Nassau Inn”, devant l’université.
Le New York Times évoque discrètement, et très courtoisement la reprise notable de la baisse mondiale des cours ; le weekend arrive, il y a les expo, les spectacles et La Wells Fargo reprend Wachovia. La bière coule “as usual” dans la brasserie où les étudiants se rassemblent pour regarder les play off du championnat de baseball !
On se déplace dans un de ces romans charmants, presque naïfs sur l’Amérique profonde; “L’étudiant étranger” ?, ou les merveilles de l’initiation d'un jeune sophomore. Princeton coule des heures paisibles en ce milieu de semestre ordinaire …
On ne va pas la ramener parce qu'on a gagne trois nouveaux prix Nobel. Ils sont sans doute blasés ici ; nous ça nous fait quand même plaisir, mais ne nous endormons pas sur des lauriers largement vingtenaires !
jeudi 9 octobre 2008
Trois p'tits clics et puis s'en vont !
Puisqu’il convient peut-être d’en parler encore, rappelons simplement que le collapse actuel semble provenir d’une distribution prodigue de prêts audacieux à des particuliers dont tout le monde savait qu’ils ne pourraient jamais les rembourser ! Mensonge et folie originels ; pour s’en débarrasser donc, puisque ces prêts ne valaient rien, grâce à la « titrisation d’actifs dématérialisés » (!!!) - c'est-à-dire en les enveloppant dans un joli paquet dont l’emballage seyant laissait croire qu’il y avait quelque chose de beau à l’intérieur – on se les est vendu entre soi, dans la communauté financière, comme la légendaire patate chaude ou les pantalons à une jambe – ces pantalons pour vendre et pas pour porter ! - de l’histoire.
On a fabriqué de la fausse monnaie ! Dans son bureau et de son clavier. Longtemps on a craint, ou espéré que l’informatique fasse disparaitre le papier et menace ainsi la presse et l’édition. Que nenni ! Par contre elle a fait disparaître le papier monnaie ; la souris a remplacé les billets de banque, vrais et faux.
Trois petits clics et puis s’en vont …
On ne sait pas bien quand tout sera purgé. Et quand on aura récuré les scories de ces « subprimes » on va trouver d’autres bubons dans les actifs surévalués des entreprises, levées de fonds ou autres « LBO » (En français « RES : reprise de l’entreprise par les salariés") remboursables sous des conditions trop contraignantes par les dividendes que les entreprises finalement affectées par les dégâts de la crise financière ne pourront plus servir.
Mauvaise confiture, nouvelle spirale vicieuse qu’il convient de prévenir avant de découvrir un nouveau gisement de dépression dans six mois, entre mars et juin prochains, quand les auditeurs et les commissaires devront proposer des provisions sur les comptes 2008.
Plein de petits clics, ça peut faire une grande claque !
On a fabriqué de la fausse monnaie ! Dans son bureau et de son clavier. Longtemps on a craint, ou espéré que l’informatique fasse disparaitre le papier et menace ainsi la presse et l’édition. Que nenni ! Par contre elle a fait disparaître le papier monnaie ; la souris a remplacé les billets de banque, vrais et faux.
Trois petits clics et puis s’en vont …
On ne sait pas bien quand tout sera purgé. Et quand on aura récuré les scories de ces « subprimes » on va trouver d’autres bubons dans les actifs surévalués des entreprises, levées de fonds ou autres « LBO » (En français « RES : reprise de l’entreprise par les salariés") remboursables sous des conditions trop contraignantes par les dividendes que les entreprises finalement affectées par les dégâts de la crise financière ne pourront plus servir.
Mauvaise confiture, nouvelle spirale vicieuse qu’il convient de prévenir avant de découvrir un nouveau gisement de dépression dans six mois, entre mars et juin prochains, quand les auditeurs et les commissaires devront proposer des provisions sur les comptes 2008.
Plein de petits clics, ça peut faire une grande claque !
mercredi 8 octobre 2008
On s'embrasse pas assez !
Lendemain de cuite : errance et tête lourde. La bourse ne bouge plus et les ministres continuent de ne pas savoir. La grande purge fait une pause et le président en profite pour essuyer à Sandouville quelques quolibets de l’économie réelle. On invoque la confiance. Aucune banque n’a fait aujourd’hui de faillite retentissante. Chic ou Dommage ?
Il crachouine, il fait froid et le chauffage reprend doucement dans les immeubles collectifs. Celles qui ne veulent pas quitter les tenues estivales croisent ceux qui ont retrouvé leurs écharpes. Il faut payer les charges et les taxes foncières. Il fait nuit trop tôt.
Les nantis commencent à avouer s’inquiéter auprès d’autres nantis de la manière de protéger le patrimoine. Les moins nantis s’informent sur la vraie valeur de leurs actions. On questionne la solidité de la garanties des dépôts ... Faut-il répartir ses comptes ou faut-il changer de banque ? Alain Minc affirme que la crise est purement psychologique. Certes non - elle trouve ses racines aux confins de la morale, de la folie et de la créativité mathématique - mais elle le devient ! Et concrète, quand chacun s’interroge sur la réalité de sa situation personnelle.
On a du mal à rêver devant les limousines étincelantes du Mondial. Ferrari et Rolls semblent moins s’inquiéter que Renault. Les vernissages ne feront pas le plein cette semaine.
Pourtant aujourd’hui, quelques deux mille bébés sont nés, en ville, à la campagne, pour le plus grand bonheur de leurs familles émerveillées. A peu près autant ont appris qu’ils allaient être bientôt parents. Le magazine « Elle » titre sur le sexe et l’amour.
Les enfants se bousculent en riant à la sortie de l’école.
Et, profitant d’une éclaircie fugace, sous un arbre, au fond d’un bistrot ou devant une porte cochère, des amoureux s’embrassent.
Avec tendresse, avec passion, en se foutant sagement et consciencieusement des variations instantanées du CAC40, du Nikkei et du Dow Jones, qui vont encore nous surprendre !
On ne s’embrasse décidément pas assez !
Il crachouine, il fait froid et le chauffage reprend doucement dans les immeubles collectifs. Celles qui ne veulent pas quitter les tenues estivales croisent ceux qui ont retrouvé leurs écharpes. Il faut payer les charges et les taxes foncières. Il fait nuit trop tôt.
Les nantis commencent à avouer s’inquiéter auprès d’autres nantis de la manière de protéger le patrimoine. Les moins nantis s’informent sur la vraie valeur de leurs actions. On questionne la solidité de la garanties des dépôts ... Faut-il répartir ses comptes ou faut-il changer de banque ? Alain Minc affirme que la crise est purement psychologique. Certes non - elle trouve ses racines aux confins de la morale, de la folie et de la créativité mathématique - mais elle le devient ! Et concrète, quand chacun s’interroge sur la réalité de sa situation personnelle.
On a du mal à rêver devant les limousines étincelantes du Mondial. Ferrari et Rolls semblent moins s’inquiéter que Renault. Les vernissages ne feront pas le plein cette semaine.
Pourtant aujourd’hui, quelques deux mille bébés sont nés, en ville, à la campagne, pour le plus grand bonheur de leurs familles émerveillées. A peu près autant ont appris qu’ils allaient être bientôt parents. Le magazine « Elle » titre sur le sexe et l’amour.
Les enfants se bousculent en riant à la sortie de l’école.
Et, profitant d’une éclaircie fugace, sous un arbre, au fond d’un bistrot ou devant une porte cochère, des amoureux s’embrassent.
Avec tendresse, avec passion, en se foutant sagement et consciencieusement des variations instantanées du CAC40, du Nikkei et du Dow Jones, qui vont encore nous surprendre !
On ne s’embrasse décidément pas assez !
lundi 6 octobre 2008
Dans le brouillard
Beau week-end où Brive et Tulle auront respectivement écrasé Mont-de-Marsan et La Capelle Marival, autant de lieux qui fleurent bon sous bois, mousses et gésiers d’avant-match. Toujours pas de cèpes ... Il n'y en aura plus. La campagne et les villages s’installent tranquillement dans une douceur pré-hivernale. Les buches réinvestissent les « cantous ».
Pendant ce temps – crise oblige - quelques présidents européens disponibles (4 !) réunis à l’Elysée par Nicolas Sarkozy s’engagent à soutenir, indépendamment, les banques en difficulté. Aussitôt les mesures envisagées pour la banque Hypo, en Allemagne, capotent !
Une solution interviendra heureusement lundi, en même temps que l’Italie veille sur UniCredit. BNP-Paribas aboutit dans son projet de reprise de Fortis.
Tous les intervenants seront contrôlés, et les coupables sanctionnés ! « Plus de parachutes dorés » : Laurence Parisot reprend la contine sans en révéler ses moyens. Les dirigeants de Sanofi et Dexia semblent néanmoins avoir succombé à la pression ambiante.
L’Europe se montrera tolérante dans l’application de la règle des 3%. La France « rattrapée » à l’oral de contrôle !
Communication, moindres mesures ou pragmatisme sage et solidaire ? L’Europe invente un comportement conforme à sa morphologie. Tiendra-t-il et que feront les autres pays ? On n’a guère plus de certitudes sur ce plan « libéral raisonné » que sur l’efficacité des mille milliards publics américains, qu’on aurait volontiers imaginé, aux montants près, adopté par le vieux continent.
Le CAC40 perd 6% - maintenant 9, ça va trop vite ! -. La bourse indique-t-elle là son scepticisme ou sonne-t-elle le glas d’une spéculation devenue enfin malcommode ? Ou bien, comme les institutions et les ministres des finances qui se réuniront ce soir, est-elle simplement dans le brouillard ?
Pendant ce temps – crise oblige - quelques présidents européens disponibles (4 !) réunis à l’Elysée par Nicolas Sarkozy s’engagent à soutenir, indépendamment, les banques en difficulté. Aussitôt les mesures envisagées pour la banque Hypo, en Allemagne, capotent !
Une solution interviendra heureusement lundi, en même temps que l’Italie veille sur UniCredit. BNP-Paribas aboutit dans son projet de reprise de Fortis.
Tous les intervenants seront contrôlés, et les coupables sanctionnés ! « Plus de parachutes dorés » : Laurence Parisot reprend la contine sans en révéler ses moyens. Les dirigeants de Sanofi et Dexia semblent néanmoins avoir succombé à la pression ambiante.
L’Europe se montrera tolérante dans l’application de la règle des 3%. La France « rattrapée » à l’oral de contrôle !
Communication, moindres mesures ou pragmatisme sage et solidaire ? L’Europe invente un comportement conforme à sa morphologie. Tiendra-t-il et que feront les autres pays ? On n’a guère plus de certitudes sur ce plan « libéral raisonné » que sur l’efficacité des mille milliards publics américains, qu’on aurait volontiers imaginé, aux montants près, adopté par le vieux continent.
Le CAC40 perd 6% - maintenant 9, ça va trop vite ! -. La bourse indique-t-elle là son scepticisme ou sonne-t-elle le glas d’une spéculation devenue enfin malcommode ? Ou bien, comme les institutions et les ministres des finances qui se réuniront ce soir, est-elle simplement dans le brouillard ?
vendredi 3 octobre 2008
Des chiffres et des lettres
Consonne : S
Voyelle : O
Consonne : S
... / ...
S O S ... R I N C E E ???
Avec ces 9 lettres on peut faire aussi :
R E C E S S I O N !!!
Pour les chiffres, c’est – O,1%
Et c’est comme ça ! Pas trop besoin d’ergoter, c’est la définition convenue par tous, sûrement quand on ne voulait pas imaginer qu’on y arriverait. Mais les Français n’ont pas attendu la publication des chiffres dûment certifiés de l’INSEE pour sentir que ça n’allait pas terriblement bien.
Le président de la République non plus d’ailleurs, qu’on n’entend pas – aujourd’hui – et qui annule sa prestation devant les artisans ! Vivement demain. Mais peut-être qu’au lieu de dire, il fait et ça, ça n’est pas plus mal.
Pendant ce temps ses ministres, les économistes et les commentateurs progressent en terme de créativité sémantique : ralentissement, baisse conjoncturelle, croissance faible, croissance technique … Jamais décroissance – même positive ! – ou dépression … Interdits !
Sont nominés : Eric Woerth, qui parle très froidement de « croissance négative » sans doute valable en mathématique mais – pour un ministre du budget qui nous avait habitué à un peu de sérieux - un barbarisme économique ; Frédéric Lefevre qui, avec la « croissance molle avec passage récessif », mérite le grand prix du concours Lépine de l'innovation syntagmatique !
On a dû bâillonner Christine Lagarde qui ne peut plus affirmer que la France a été, est, et sera épargnée.
RECESSION ! Le mot fait peur, sans doute, mais à qui ?
Aux Français parce que les esquives de leurs dirigeants le leur rend suspect, voire spectral ? Ils ne sont plus dupes.
Aux dirigeants eux-mêmes, parce qu’ils ont peur de faire peur et ne savent pas bien où ce mot les conduit.
Peut-être jusqu'à l’aveu de leur impuissance !
mercredi 1 octobre 2008
le contrat
Sur les quinze questions posées par les lecteurs du Parisien au président de la République, six concernent des situations individuelles, une seule évoque le pouvoir d’achat, vestige d'un autre temps, et huit, plus de la moitié, interrogent le pouvoir du Pouvoir - « peut-on supprimer les parachutes … Pouvez-vous faire baisser les taux … Peut-on imposer des contrôles aux Etats-Unis … ?" -
Peut-on ? … peut-on ... ? Comme un écho au « comment ?» appelé par le Zénith de Toulon.
Ces questions précises recouvrent sans doute les items du contrat implicite et que le corps électoral a passé avec Nicolas Sarkozy en mai 2007, soutenu par la belle majorité qu’un grand nombre de votants lui ont offerte. Désespoir ou confiance, désir de changement, on n’en connaissait alors ni vraiment les articles, les thèmes, les « objets » ni l’échéance. La crise financière mondiale donne peut être aujourd’hui l’occasion de les percevoir.
La France a participé hier au sauvetage de Dexia, on commence à parler presqu’ouvertement des besoins du Crédit Agricole – autrefois le bon sens près de chez nous - et du gentil écureuil de notre bonne vieille Caisse d’Epargne. Touche pas à mon livret ! On se souvient que personne n’avait prévenu personne lors des malheurs de la Société Générale. La tempête insolente traverse nos frontières malgré les dénégations affichées de nos gouvernants et réveille ces lancinantes interrogations : « Peuvent-ils ? Comment ? »
La crise économique, c’est quand ceux qui ne payent pas ne commandent même plus. La crise tout court, c’est quand ceux qui n’y croient plus ne font même plus semblant d’y croire !
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