lundi 3 novembre 2008

Opération chrysantèmes (bis)


Dernier grand week-end d'exode de l'année. Les granits gris de Madranges fleurissent sous les couleurs de Toussaint. Jaunes, oranges, violets se détachent sur un ciel nuageux annonciateur de flambées vespérales. La bruyère envahit elle aussi les allées ratissées pour l’occasion de ces petits jardins accrochés à l’écart des villages sur les flancs encore dorés des collines des Monédières.
On nettoie les tombes, les cousins se retrouvent ou s’évitent, repoussent les pots des inconnus qui les ont précédés. L’animation des lieux trompe un engourdissement appesanti par les rumeurs de la crise.
Le restaurant de la ville est fermé, Toussaint ou pas, on est samedi ! L’auberge du village, elle, affiche complet. On sort les grands parents et l’on se repasse les dates de naissances et les cousinages toujours imprécis.

Il fait un temps à ne pas mettre un Sarko dehors.
Ni un préfet, ni un TPG, pourtant dorénavant dévolus à la fluidité d’un système financier vraisemblablement terrorisé par cette nouvelle escouade attachée au contrôle de sa vertu. Ils vont devoir affronter les rigueurs hivernales pour traquer les banquiers trop frileux et seront récompensés au mérite ! On pourrait aussi dédier un canal télé du service public à l’attribution des crédits aux particuliers et aux entreprises. Une émission permanente animée par Julien Courbet et financée par les appels téléphoniques des patrons de PME en difficulté. Les artisans font, eux, la course aux « parisiens » revenus au pays.

Les quais de la petite gare d’Uzerche sont bondés. Cet arrêt bucolique, régulièrement contesté par la SNCF, pourtant si nécessaire sur la ligne Paris-Toulouse a été historiquement favorisé par les villégiatures proches de Jouvenel, Spinasse et Jacques Chirac. La Corrèze produit entre autres beaucoup d'hommes politiques. Les voyageurs des alentours se pressent le long des voies, en pleine nature. On croise tous ceux que l’on n’a pas aperçus ce matin au café du commerce, famille oblige. Le Corail Teoz de 18h23, doublé pour l’occasion, est à l’heure.
Dernier au revoir à Austerlitz avant de s’évanouir dans la nuit parisienne vers les vicissitudes du dernier rush avant Noel.

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