lundi 24 novembre 2008

Sic !


« Non, non, non aux privatisations … »
« Oui, oui, oui au service public … »
Les salariés et les « usagers » de la poste ont défilé samedi dernier.
Et les journaux télévisés du « service public » et des opérateurs privés de reprendre en cœur quelques bribes glanées au hasard auprès des manifestants et des « leaders » sous un chapeau unique : La Poste « menacée » de privatisation !
Quelle menace ?
Et pour qui ?

« Après ouverture du capital, Gaz de France et France Télécom ont été privatisées ». Souffre-t-on pour autant de graves malaises dans l’accès aux réseaux téléphoniques ou dans la disponibilité du précieux carburant ? Le service AU public n’en est-il pas aussi bien assuré ? La France est-elle à la traîne en matière de pénétration du portable et les prix sont-ils supérieurs à ceux des autres pays ? Les rues confiées à Suez ou Veolia sont-elles sales à ce point ? La sécurité des consommateurs de l’eau parisienne sera-t-elle mieux assurée par la municipalisation de sa distribution ?

« Seule la banque postale ouvre des comptes aux bénéficiaires du RMI ! » Faux ! Des grandes banques privées servent nombre de foyers en situation précaire, et pas seulement cette nouvelle institution dont les syndicats ont en son temps largement critiqué la création et qui pourrait même combler le déficit de la distribution du courrier.

Les mots ont un sens, privatisation ne signifie pas forcément abandon du service public, ou du service AU public. Même si les inquiétudes des salariés sont naturellement légitimes et si le maillage postal sur le territoire reste un enjeu. Messieurs les journalistes du petit écran, de TF1 et de France-Télévision, essayez de poser les débats et d’en raconter clairement les attendus, vous en servirez mieux les attentes de vos publics et la qualité de vos « rapportages ».

Les mots ont un sens ! D’ailleurs, Ségolène a dit ce même dimanche soir sur les mêmes antennes : « Si je suis celle qui arrive devant, j’aiderai celle qui n’arrive pas devant, et si je suis celle qui n’arrive pas devant, j’aiderai celle qui n’arrive pas devant. »
Sic !

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